Selon un témoin des faits, les tirs ont notamment visé un restaurant turc, tandis que selon le quotidien Bild la fusillade se serait déroulée aussi devant une synagogue et une grenade aurait également été lancée, en ce jour de Yom Kippour dans un cimetière juif à proximité.
Ces informations n’ont pas été confirmées immédiatement par la police.
« Deux personnes ont été tuées à Halle, selon les premières constatations. Plusieurs coups de feu ont été tirés. Les auteurs présumés se sont enfuis à bord d’un véhicule », a annoncé la police sur Twitter, demandant aux « habitants de rester chez eux ».
Une personne a été peu après arrêtée, a annoncé la police, sans plus de précisions à ce stade.
Plusieurs personnes ont également fait état de tirs, dont un de grenade, visant un restaurant turc de kebab.
« Un tireur portait un casque et des habits militaires », a témoigné un homme, qui était à l’intérieur, sur la chaîne d’information NTV.
« Il a jeté une grenade sur le local. La grenade s’est écrasée sur la porte et a explosé », a ajouté ce témoin, encore sous le choc.
« L’homme a ensuite tiré au moins une fois dans le magasin, l’homme qui était assis derrière moi a dû mourir. Je me suis caché dans les toilettes et j’ai verrouillé la porte », a-t-il raconté.
Tout le quartier a été bouclé et la gare centrale de Halle (Etat régional de Saxe-Anhalt) a été fermée.
Onde de choc
Cette attaque intervient quelques mois après le meurtre, en Hesse, de Walter Lübcke, un élu pro-migrants du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel (CDU). Le principal suspect est un membre de la mouvance néonazie.
Cette affaire a créé une onde de choc dans le pays, où l’extrême droite anti-migrants enchaîne les succès électoraux. Elle a réveillé la crainte d’un terrorisme d’extrême droite à l’image de celui du groupuscule NSU, responsable de l’assassinat entre 2000 et 2007 d’une dizaine de migrants.
Il y a eu nombre de précédents violents: un attentat au couteau contre la maire de Cologne Henriette Reker en 2015, et deux ans plus tard contre le maire d’Altena Andreas Hollstein. Tous deux en réchappent de justesse. Tous deux défendaient une politique d’accueil généreuse des migrants, comme Walter Lübcke.
Ou encore les meurtres perpétrés par le groupuscule néonazi allemand NSU, responsable du meurtre d’une dizaine d’immigrés en Allemagne au début des années 2000.
L’Allemagne est confrontée à « une nouvelle RAF », une « RAF brune », estime le Süddeutsche Zeitung, en référence au groupe terroriste d’extrême gauche Fraction armée rouge, actif entre 1968 et 1998.
Plus de 12.700 extrémistes de droite jugés dangereux sont recensés par les autorités.
Les autorités allemandes sont également sur le qui-vive après plusieurs attaques jihadistes ces dernières années. La plus meurtrière a été commise en décembre 2016, lorsqu’un Tunisien, Anis Amri, a foncé sur un marché de Noël de Berlin au volant d’un camion volé, tuant douze personnes.