Le futur maire de Londres pourrait être Sadiq Khan. Le candidat travailliste est également musulman. Les Conservateurs n’ont pas hésité à le lui rappeler…
Ce jeudi 5 mai, Sadiq Khan deviendra peut-être le premier musulman à diriger une grande capitale européenne. Les derniers jours de campagne ne resteront pas dans les annales. En effet, le candidat opposé à Sadiq Khan dans la course à la mairie, Zac Goldsmith, n’a cessé de tenter de montrer que le fait d’élire un musulman était dangereux pour la ville de Londres. Goldsmith a voulu faire croire que Khan avait fréquenté des extrémistes islamistes, aidé par le Premier ministre David Cameron et par une presse soutenant les conservateurs. Ainsi, Mail on Sunday a demandé, en une de son journal : « Allons-nous vraiment donner la ville la plus fantastique au monde à un Parti travailliste qui pense que les terroristes sont ses amis ? »
Cameron y est allé de son commentaire islamophobe
Une campagne de déstabilisation exécrable : Mail on Sunday a publié, avec son articles, la photo d’un autobus totalement détruit par les attentats terroristes qui avaient frappé Londres le 7 juillet 2005. Même le Premier ministre britannique y est allé de sa petite phrase : il a assuré que Sadiq Khan était proche de l’imam extrémiste Suliman Gani, lui-même proche de l’Etat islamique, selon Cameron. Le Premier ministre s’est même dit « préoccupé » par la possible élection d’un musulman à la mairie de Londres. Ancien avocat des droits de l’Hommes, Sadiq Khan a expliqué qu’il avait été obligé d’intervenir en faveur de « personnes peu recommandables. » Ce qui ne fait pas de lui un soutien de ces personnes.
Surtout, les Travaillistes estiment qu’un procès d’intention a été fait à Sadiq Khan, juste parce qu’il est musulman. Chuka Ummuna, membre du parti, assure qu’« ils n’auraient pas soulevé ces questions si Sadiq Khan n’avait pas été musulman. » « Si notre candidat à la mairie était un avocats des droits de l’Homme non musulman, ils n’auraient pas lancé ces allégations », ajoute-t-il. Toujours est-il que, si Sadiq Khan se dit « fier d’être musulman », il redit que sa confession n’est « que l’une des composantes » de sa personnalité. « Je suis londonien, je suis Britannique (…) j’ai des origines pakistanaises, je suis un père, un mari, un supporteur de Liverpool », résume-t-il avec ironie.