Comme en ce qui concerne l’accès restreint à l’eau, le conflit israélo-palestinien se joue aussi du côté de l’accès à l’électricité. Selon Haaretz, le ministre israélien de la Sécurité intérieure vient de confirmer qu’Israël allait, de façon significative, réduire la fourniture d’électricité à la bande de Gaza. Qu’importent les populations civiles, Israël veut étouffer le Hamas. Les deux millions de Gazaouis bénéficieront de trois quarts d’heure d’électricité en moins chaque jour, alors qu’ils ne bénéficient actuellement que de trois à quatre heures d’électricité quotidiennes en provenance de la société publique qui la produit. A l’origine de cette décision : Mahmoud Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne a affirmé avoir décidé de « réduire de façon significative » les paiements qu’elle effectue à Israël pour l’électricité. Pour le patron de l’Autorité palestinienne, « il serait illogique qu’Israël paye une partie de la facture ».
Au-delà de la seule guerre entre Israël et le Hamas, c’est aussi la mésentente entre ce même Hamas et l’Autorité palestinienne qui fait rage : cette dernière a été évincée de la bande de Gaza il y a sept ans et ne veut donc plus payer le courant pour les civils de ce territoire colonisé. Sauf qu’avec la chaleur qui sévit actuellement en Palestine, et ce en plein ramadan, la décision prend des allures de sanction à l’encontre d’une population déjà touchée par le blocus israélien. Abbas espère ainsi pousser le Hamas à renoncer au contrôle de Gaza. Certes, il existe à Gaza une centrale électrique, mais celle-ci ne fonctionne qu’à 50 % de ses capacités et manque régulièrement de fuel. « Le Hamas doit faire un choix, il ne peut plus gouverner sans responsabilité avec les fonds de l’Autorité palestinienne », estime Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui estimait en avril dernier qu’il faut « adresser un message, au nom de l’indispensable unité nationale », au Hamas. Ce message, c’est le non-paiement de la facture d’électricité de la bande de Gaza. Et ce, même si, comme l’indique l’OLP, « la population va en subir les conséquences ». De terribles conséquences.