Cela a beau, selon les principaux intéressés, être « un sujet éminemment sensible, qui n’a jamais donné lieu à un vrai débat, car on craint tous que cela fasse apparaître les divisions internes », la majorité parlementaire ne semble pas vraiment avoir pris la mesure des enjeux. Les députés de La République en Marche ont en effet créé un « groupe de travail sur l’Islam à l’Assemblée nationale », indique Le Monde, la méthode semble d’ores et déjà contestable : ce groupe de travail a en effet auditionné des personnalités controversées, comme Amine El Khatmi, président du Printemps républicain. Voilà sept mois que les auditions ont débuté et, outre l’élu d’Avignon, les députés ont écouté le président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, ou encore l’imam d’Ivry-sur-Seine, Mohamed Bajrafil, entre autres.
Ce groupe de travail, c’est un peu la bataille entre Aurélien Taché et Aurore Bergé, dont les visions de la laïcité divergent. Un groupe, précise le quotidien du soir, « informel » qui veut « identifier des pistes de réforme, pouvant amener à une rénovation de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat », alors qu’un projet de loi d’amendement de ce dernier texte serait actuellement en préparation. Le groupe de travail LREM, composé de vingt-cinq élus, espère « suggérer des pistes de réflexion au gouvernement. »
Ludovic Mendes, député de Moselle, explique qu’il a « souhaité prendre le temps d’écouter des responsables du culte musulman dans plusieurs endroits pour déterminer s’il est nécessaire d’adapter la loi de 1905 en fonction des problématiques de chaque territoire. » Les parlementaires ont ainsi sillonné la France pour rencontrer des responsables du culte musulman. Un rapport destiné au Premier ministre devrait en sortir dans les prochains jours. Une preuve s’il en fallait une que le futur amendement de la loi de 1905 ne sera effectué que dans le but de réorganiser un « Islam de France. »