« En 2010, en équipe de France, ils mangeaient tous halal. Ils avaient imposé le halal. Et c’est Laurent Blanc qui l’a interdit, puis Didier Deschamps. » Si Eric Zemmour est parfois défini comme un intellectuel, force est de constater que son statut relève parfois plus du pilier de comptoir que de l’intello. Le polémiste enchaîne les fausses informations à la vitesse de l’éclair. Joint par Libé, l’ancien attaché de presse de l’équipe de France explique que, à Knysna en 2010, « il y avait deux buffets, et aucune nourriture n’était imposée. » Visiblement, Eric Zemmour ne connaît pas vraiment son sujet, notamment lorsqu’il parle de « Benzema et Anelka en 2010 » en Afrique du Sud… alors que Benzema n’était pas présent à Knysna.
Eric Zemmour s’est exprimé ce matin dans @AudreyAndCoLCI sur l’#EquipedeFrance de #football : « Ils sont Français, ils représentent la France (…)ils sont noirs. Imaginez l’équipe du #Nigeria avec 8 joueurs blancs sur 11 : qu’est-ce que vous diriez ? C’est bizarre… » pic.twitter.com/0kgMNKrsZr
— Audrey & Co (@AudreyAndCoLCI) 17 septembre 2018
La semaine qui vient de s’écouler a été l’occasion pour le polémiste d’enchaîner les « fake news », comme lorsqu’il a évoqué Maurice Audin, une affaire dans laquelle le président de la République a décidé d’ouvrir les archives. Le militant communiste avait « pris les armes contre la France » et « méritait douze balles dans la peau », a indiqué Eric Zemmour lors d’une interview par L’Opinion. Là encore, c’est faux indique l’AFP qui a interrogé des historiens qui sont unanimes : Maurice Audin n’a eu « aucun lien avec un quelconque attentat. »
Alors qu’Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de l’État français dans la disparition de Maurice Audin, Eric Zemmour estime que le jeune mathématicien «aurait mérité 12 balles dans la peau»… pic.twitter.com/Z6prFcSgur
— l’Opinion (@lopinion_fr) 18 septembre 2018
Eric Zemmour ne semble pas à une contre-vérité près. Tout a d’ailleurs commencé il y a une semaine avec la fameuse polémique dans « Les Terriens du dimanche » avec Hapsatou Sy. Le journaliste y déclare qu’« un prénom français, c’est un prénom chrétien, cela vient d’une loi établie par Bonaparte » et abrogée en 1993. Si cette loi existe bien — elle date du 11 Germinal an XI —, elle ne parle en aucun cas de prénoms chrétiens mais bien de noms « en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne, (qui) pourront seuls être reçus, comme prénoms sur les registres de l’état civil destinés à constater la naissance des enfants. » Là encore, Eric Zemmour s’arrange avec les faits historiques pour faire passer son message.
Du halal à Maurice Audin, en passant par la loi de Bonaparte… Eric Zemmour a réussi à passer sur tous les plateaux de télévision sans être repris sur le fond des fausses informations qu’il a délivrées. Alors, lorsque le polémiste assure qu’« on vit à l’heure de la charia », nul besoin de « fact-checking » : Zemmour raconte, comme à son habitude, n’importe quoi. Mais du moment que le buzz est là…