vendredi 22 novembre 2024
2 C
Paris

Pour Hanan Zahouani, la politique se joue sur le terrain

C’est une vocation qui lui est venue sur le tard. Pourtant, lorsque Hanan Zahouani parle de politique, on dirait presque qu’elle a fait sa toute sa vie. Mais attention, rien à voir entre cette quadra pleine de peps et les politicards qui cirent les bancs de l’Assemblée nationale ou du Sénat, même si la jeune femme espère un jour ou l’autre être élue au Parlement. Car ce qui l’intéresse avant tout, Hanan, c’est le terrain. Depuis la fin de l’année dernière, elle a d’ailleurs plaqué son boulot, le temps d’une année, pour se lancer pleinement dans l’associatif. Au départ, elle avait simplement prévu de faire une pause professionnelle de quelques semaines. Et puis… « On m’a invitée à faire une maraude et je me suis rendu compte que si nous ne donnions pas de quoi se nourrir à des centaines de réfugiés, ceux-ci allaient crever de faim sous nos yeux » explique Hanan, qui a donc décidé d’aller distribuer des vivres une fois par semaine. Puis deux, puis trois. Depuis, elle navigue entre les distributions et un centre d’hébergement d’urgence tous publics.

« Notre parti politique défend une éthique »

C’est ce travail de terrain qui, petit à petit, l’a menée jusqu’à la politique. « On retrouve ce travail associatif dans mes propositions, comme le fait de demander la réquisition de locaux inoccupés pour en faire des espaces de vie utiles », nous dit-elle. Hanan imagine en effet profiter du parc locatif vide pour aider les jeunes en recherche d’emploi, faire de l’hébergement d’urgence ou encore créer des espaces de coworking pour les associations. Pour Hanan, c’est cela la politique : se mettre au service du citoyen. « On a juste à s’assoir entre nous, citoyens, pour faire avancer les choses », résume la militante. Alors, pourquoi se présenter aux élections législatives et se risquer sur le terrain politique ? « Notre parti politique défend une éthique, que l’on souhaite mettre en bas de nos quartiers », poursuit Hanan, qui veut créer tout un réseau citoyen pour interpeller les maires, les adjoints et les conseillers municipaux. Elle aura deux mois pour construire une équipe motivée et vigilante.

Car, même si elle croit en sa bonne étoile, Hanan a le mérite de savoir que ce n’est sûrement pas cette année qu’elle siègera à l’Assemblée nationale. Non, ces législatives 2017 sont au contraire le début d’une nouvelle aventure. La candidate de Français & Musulmans a envoyé un courrier aux associations locales de Bobigny, Drancy et du Bourget pour leur expliquer son programme et sa proposition de mettre en place un « contrat d’engagement de solidarité active et responsable qui permet à tout public d’augmenter ses revenus en s’engageant entre cinq à quinze heures par semaine auprès de, nous, associations. » Mais une fois le scrutin passé, Hanan ne compte pas attendre l’échéance électorale suivante et espère bien continuer son « travail de terrain. » Notamment pour inciter les citoyens à agir mais aussi à s’inscrire dans une démarche électorale. « En Seine-Saint-Denis, en 1993 lors des législatives, le taux d’abstention a atteint plus de 50 % au premier tour, rappelle-t-elle. Or, les élections locales sont importantes pour que le citoyen pèse. En Seine-Saint-Denis, on ne se mobilise pas assez. »

Un parti démocratique dans lequel « une voix est une voix »

Décidément, Hanan est sur tous les fronts. Passionnée par ses expériences associatives, mais aussi par sa nouvelle vie politique. Lutte contre l’islamophobie et les discriminations, emploi, économie, social, écologie… La candidate n’hésite pas à parler de tous les sujets avec un dynamisme rare. Et lorsque l’on parle avec elle, on s’étonne que les médias se soient plus intéressés à son voile qu’à ses propositions, ses activités associatives ou ses objectifs politiques. « La presse a besoin de faire des clics », regrette-t-elle sans pour autant tomber dans la victimisation : « C’est à nous de mettre en avant notre programme », explique Hanan, qui regrette cependant toutes les saillies des identitaires contre les différentes candidates voilées. « On a disparu derrière le voile, les médias titraient ‘une femme voilée candidate aux législatives’ sans même un nom ou un prénom », explique-t-elle, avant d’ajouter qu’« il faut dénoncer ces personnes qui font l’amalgame entre les candidates voilées et les Frères musulmans. » 

Malgré ces attaques, sa nouvelle vie, entre associatif et politique, plaît à Hanan Zahouani. Et elle ne compte pas s’arrêter là. Même si cette maman de deux enfants compte reprendre à mi-temps son travail à la rentrée prochaine, elle n’abandonnera pas son engagement au sein du parti Français & Musulmans au sein duquel elle a trouvé des personnes en qui elle se reconnaît. « Dans notre parti, une voix et une voix, que ce soit celle du président ou celle d’un nouveau venu. Lorsqu’on est force de proposition, on est écouté », se réjouit la candidate aux législatives qui souligne l’engagement des membres de sa formation politique : « Tous les candidats de Français & Musulmans et ses sympathisants sont issus du milieu associatif ou sont militants », conclut Hanan qui a décidé aujourd’hui de « poser les premières pierres » de son projet, celui de faire de Français et Musulmans un parti comme les autres. Ou presque.

Pour visiter le site de Hanan Zahouani, cliquez ici.

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.
Quitter la version mobile