Il est Suisse d’origine égyptienne, islamologue, docteur ès-Lettres de l’Université de Genève et imam. Et non, il ne s’agit pas de Tariq Ramadan mais de son frère aîné Hani, qui a été visé dimanche dernier par une mesure d’expulsion du territoire français. Alors qu’il se préparait à participer à une conférence à Colmar, en Alsace, il a été interpellé et escorté par la police jusqu’à la frontière suisse, selon les informations divulguées par Le Monde. Hani Ramadan est devenu persona non grata en France pour ses positions en faveur de l’application de la Charia et notamment, de la lapidation des femmes.
Amalgames
« Le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, a donné l’ordre que Ramadan retourne en Suisse », ont indiqué les autorités par communiqué. « Les forces de sécurité sont totalement mobilisées et poursuivent la lutte contre l’extrémisme religieux et la radicalisation », poursuit le texte ministériel. A 57 ans, l’intellectuel et prédicateur suisse d’origine égyptienne – et l’un des petits-fils du fondateur de la Société des Frères musulmans, Hassan el-Banna – est depuis vendredi dernier sous le coup d’une interdiction administrative de présence en France « pour son comportement dans le passé ». Cette mesure reflète, une nouvelle fois et en dépit des possibilités d’amalgames, le tour de vis serré effectué par les autorités dans sa lutte contre le terrorisme d’inspiration religieuse, qui a causé la mort de plus de 230 personnes en France ces dernières années.