L’institut des droits civiques de Birmingham dans l’Etat américain d’Alabama, devait en février prochain décerner à Angela Davis le prix Fred Shuttlesworth (1922-2011), du nom de l’un des principaux leaders du mouvement des droits civiques aux États-Unis.
Ancienne membre des Black Panthers, professeure de philosophie renommée et militante active des droits civiques aux Etats-Unis pendant des décennies, Angela Davis avait été sélectionnée en septembre pour ce prix.
Elle avait été reconnue comme une personne ayant consacrée sa vie aux droits civiques et humains dans le monde entier. Elle fut d’ailleurs emprisonnée en 1970 pendant presque deux ans à New York, puis en Californie, avant d’être acquittée.
Mais récemment, l’institut est finalement revenu sur sa décision.
« Des partisans et d’autres personnes et organisations concernées, à l’intérieur et à l’extérieur de notre communauté locale, ont commencé à demander à ce que nous réexaminions notre décision. Après un examen plus approfondi des déclarations et des archives publiques de Mme Davis, nous avons conclu qu’elle ne remplissait malheureusement pas tous les critères sur lesquels est fondée l’attribution », a fait savoir l’institut de Birmingham.
Le maire de la ville, Randall Woodfin, s’est dit « consterné » par ce choix. Il a expliqué que les « personnes concernées » évoquées par l’institut appartenaient « à la communauté juive locale et ses alliés ».
Ce volte-face de l’organisation serait donc lié aux positions d’Angela Davis concernant la question palestinienne. La militante a en effet toujours affiché son soutien à BDS et avait fait campagne pour la libération de la Palestinienne Rasmea Odeh emprisonnée puis expulsée des Etats-Unis.
Hier, dans un communiqué, Angela Davis a réagi, se disant « stupéfaite » par la décision de l’institut.
« J’espère être à Birmingham en février pour un événement alternatif organisé par ceux qui estiment que le mouvement pour les droits civiques doit inclure une discussion approfondie de toutes les injustices qui nous entourent », a t-elle déclaré.
L’institut des droits civiques de Birmingham n’aurait pas voulu fournir d’explications plus précises quant à son refus. La militante aurait ensuite appris que son « soutien à long terme de la justice pour la Palestine était en cause ».