Hier, le Premier ministre a reçu, à Matignon, Nathalie Kosciusko-Morizet. Avec elle, il a réfléchi à une loi qui interdirait le salafisme en France. Il a, selon NKM, été réceptif à cette idée.
Quand la droite et la gauche trouvent un ennemi commun, ils deviennent les meilleurs amis du monde. Entre Manuel Valls et Nathalie Kosciusko-Morizet, c’est le front commun contre le salafisme. Le Premier ministre a reçu, ce jeudi, la députée Les Républicains de l’Essonne à Matignon. Avec un objectif clairement affiché : études si, juridiquement parlant, il est possible ou non d’interdire le salafisme en France. Pourquoi NKM et pas une autre ? Parce que, depuis quelques semaines, l’ancienne candidate à la mairie de Paris ne cesse d’asséner à qui veut l’entendre qu’il faut « interdire le salafisme. » Sur Twitter, l’élue a même précisé qu’il fallait lutter « contre la radicalisation identitaire en rendant le salafisme politique hors-la-loi. »
Luttons contre la radicalisation identitaire en rendant le salafisme politique hors-la-loi
⏩https://t.co/m9e6bDqVfV pic.twitter.com/UHJiC33mxq— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) September 1, 2016
Sauf que le salafisme est un courant qui évite justement toute allégeance politique ou organisationnelle. Qu’importe que Nathalie Kosciusko-Morizet ne maîtrise pas vraiment le sujet, le Premier ministre a tenu à discuter de cette éventualité avec l’élue de droite. Il a même été, selon NKM, « assez attentif aux arguments soulevés et il s’est montré intéressé par l’aspect transpartisan de la démarche. » Les proches de Nathalie Kosciusko-Morizet indiquent par ailleurs que « la proposition de loi va désormais être étudiée par les services du Premier ministre pour s’assurer de sa recevabilité juridique », même si du côté de la candidate à la primaire LR, on assure avoir « déjà procédé à toutes les vérifications nécessaires avec une équipe de juristes spécialisés et le personnel de l’Assemblée nationale. »
On n’entend que les salafistes, selon Manuel Valls
Cet été pourtant, Manuel Valls était moins réceptif à cette idée saugrenue. Le Premier ministre estimait alors qu’une telle loi « déresponsabiliserait » les salafistes et ferait de ces derniers les « victimes d’une grande manipulation. » Le socialiste semble avoir retourné sa veste sur le sujet. Il faut dire que le salafisme est au centre des préoccupations du Premier ministre, qui indiquait début avril, lors d’une rencontre baptisée le « Sursaut », que le salafisme « peut amener à l’islamisme radical et au terrorisme », mais également que, si « les salafistes doivent représenter aujourd’hui 1 % des musulmans dans notre pays, (…) leurs messages sur les réseaux sociaux sont les seuls qu’on entend et qui se font entendre des plus jeunes. »