Ces images ont fait le tour des journaux télévisés ce week-end : des membres de Génération identitaire se sont positionnés en gardes-frontières sur un col des Alpes pour renvoyer des migrants qui tentaient de passer la frontière et leur dire « que la frontière est fermée et qu’ils doivent rentrer chez eux. » Une « mission Alpes » que la préfecture des Hautes-Alpes a laissé faire en indiquant qu’il s’agissait d’une simple « opération de communication » et qu’il n’y avait eu aucun « trouble à l’ordre public. »
Tu ne passeras pas cette fois-ci 🏼♂️#DefendEurope #StopMigrantsAlpes pic.twitter.com/dT5OGl6Vym
— Damien Rieu (@DamienRieu) April 22, 2018
Ironie du sort, pendant ce temps, au Royaume-Uni, trois militants de Génération identitaire étaient refoulés à la frontière. Brittany Pettibone et son petit ami, Martin Sellner — qui avait été à l’origine de la campagne « Defend Europe » l’été dernier, se sont en effet vu refuser l’entrée au Royaume-Uni à leur arrivée à l’aéroport de Luton, vendredi dernier. Le couple a été détenu pendant deux jours avant d’être expulsé. Une autre militante, Lauren Southern, a elle été refoulée par les douanes alors qu’elle était tout près de Calais, ce lundi. Elle devait se rendre au Royaume-Uni pour rencontrer le couple et l’ancien patron de la Ligue de défense anglaise, Tommy Robinson.
Les risques d’un terrorisme d’extrême droite
Un porte-parole du Home Office a indiqué à la presse qu’il avait « le pouvoir de refuser l’entrée à un individu si l’on considère que sa présence au Royaume-Uni » risque de causer des troubles à l’ordre. Dans une lettre adressée à Brittany Pettibone, les autorités britanniques indiquent qu’elle représente « une menace sérieuse pour les intérêts fondamentaux de la société et sont susceptibles de provoquer chez les communautés locales du Royaume-Uni des tensions. »
Ces renvois à la frontière montrent un durcissement de la politique britannique à l’égard des groupuscules racistes. Notamment avec ceux qui sont très actifs sur les réseaux sociaux, comme les trois militants qui ont été refoulés ce week-end et lundi. Le mois dernier, Mark Rowley, ancien chef de la police antiterroriste du Royaume-Uni, avait mis en garde contre la menace grandissante du terrorisme d’extrême droite. Une extrême droite qui, selon lui, bénéficie d’« une propagande sophistiquée » et qui peut « conduire à des actes de violence et de terrorisme. »
Pendant ce temps, la France laisse les membres de Génération identitaire se regrouper en milices. Des milices qui ont prévu de patrouiller toute la semaine dans les Alpes pour bloquer l’arrivée d’éventuels migrants.