C’est officiel : l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad a fait acte de candidature à l’élection présidentielle qui se déroulera le 19 mai prochain en Iran. Jusqu’à son arrivée ce matin au siège du ministère de l’Intérieur à Téhéran, accompagnant le candidat et ancien vice-président Hamid Baqai, il n’avait rien montré de ses intentions. Ahmadinejad a finalement emboîté le pas et rempli rempli à son tour le formulaire d’inscription. Néanmoins, les chances de victoire de l’ex-chef de l’Etat demeurent minimes, dans la mesure où cet acte symbolique – qui devra encore être avalisé par le Conseil des Gardiens de la Révolution – a été accompli sans aucun parrainage de parti politique. Ce qui est sûr en revanche, c’est que cette candidature surprise accroît l’incertitude qui entoure ce scrutin et auquel participe également le président sortant, Hassan Rohani.
Une candidature potentiellement clivante selon Khameneï
En se portant candidat aujourd’hui, Mahmoud Ahmadinejad a fait fi des recommandations de l’ayatollah Ali Khameneï, qui lui avait conseillé de ne pas se présenter à l’élection au motif qu’il pourrait rendre « la société bipolaire, ce qui est préjudiciable ». A sa sortie du ministère de l’Intérieur, l’ancien président a assuré toutefois que « [sa] participation est comme un appui à Baqai », faisant référence aux rumeurs d’un possible rejet de la candidature déposée par ce dernier après avoir passé quelques mois en prison pour corruption. Les autres candidats à l’élection présidentielle iranienne ont encore jusqu’à ce samedi pour se déclarer et la liste officielle des prétendants sera communiquée par les Gardiens le 26 ou le 27 avril prochain. Parmi les favoris, outre le président Rohani, soutenu par les réformistes, a émergé une nouvelle figure, Ibrahim Raïssi, qui focalise les espoirs des conservateurs pour tenir tête à Rohani. La candidature d’Ahmadinejad, même sans parti, pourrait bouleverser cette donne.