Israël a présenté, en Europe, un projet d’île artificielle au large de Gaza. Si Tel-Aviv réfute l’idée d’y envoyer les Palestiniens, Israël cherche à vider Gaza de ses habitants.
Les persécutés d’hier sont en train de devenir les persécuteurs d’aujourd’hui. En Israël plus qu’ailleurs, cette théorie continue de persister. Il y a quelques jours, lors d’un sommet à Bruxelles, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a montré aux 27 ministres européens des Affaires étrangères une vidéo qui ressemblait à une proposition : celle de construire une île artificielle au large de Gaza. Avec, forcément, l’objectif d’y déplacer les Palestiniens.
Le ministre israélien des Affaires étrangères a rapidement rétropédalé. Il s’agissait, selon lui, d’un simple « projet de construction d’un port pour Gaza sur une île artificielle afin de contrôler les marchandises entrantes ». Tout en affirmant que « des logements pourraient également être construits sur l’île ».
Si une relocalisation des Palestiniens sur cette île n’est donc pas envisagé par l’Etat hébreu — en tout cas dans les discours officiels —, Israël est bel et bien dans une politique claire qui consiste à faire partir le plus de Palestiniens possibles de leur terre. Israël avait d’ailleurs indiqué que « le Congo sera désireux d’accueillir des migrants et nous sommes en pourparlers avec d’autres ». Le Premier ministre israélien avait affirmé lors d’une réunion au sein de son parti : « Notre problème est de trouver des pays qui sont désireux d’intégrer les Gazaouis et nous travaillons là-dessus ».
Une politique qui rappelle étrangement le « plan Madagascar », lors du Troisième Reich. L’objectif, à l’époque, était de déporter quatre millions de Juifs d’Allemagne à Madagascar, qui était alors une colonie française. La stratégie avait été présentée par Franz Rademacher, chef du Département Juif du Ministère des affaires étrangères. Il avait proposé que la France cède Madagascar à l’Allemagne. Ce que Hitler avait accepté, en août 1940.
Hitler avait alors exhorté Adolf Eichmann à lancer le plan de déplacement d’un million de Juifs par an pendant quatre ans sur l’île africaine.
Finalement, le projet, comme d’autres — les missiles V2 —, fut abandonné. Pour une raison logistique : Hitler pensait pouvoir vaincre la Grande-Bretagne, contrôler la marine britannique et ainsi organiser des va-et-vient entre l’Europe et Madagascar.
Ironie du sort, avant que Hitler ne s’approprie le plan, c’était un ministre français qui, en 1937, avait proposé que les Juifs soit expatriés à Madagascar pour… se mettre à l’abri des Nazis.