Finalement, la Journée burkini qui a tant fait couler d’encre n’aura pas lieu. Les organisateurs de cet événement déplorent l’islamophobie ambiante et assurent avoir reçu de nombreuses menaces.
La Journée burkini, initiée par l’association Smile 13, qui devait se dérouler mi-septembre, n’aura finalement pas lieu. Cette organisation avait créé l’événement en privatisant, à cette occasion, la piscine de Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône, pour une journée lors de laquelle le dress-code était clair : « Le minimum est un maillot une pièce avec paréo ou short-caleçon », pouvait-on lire sur l’invitation. Smile 13 voulait proposer à ses membres et sympathisants « une journée de loisirs et de détente à des femmes et des enfants qui, quelle que soit leur appartenance et leurs affinités, toutes confessions confondues, ont en commun une certaine notion de la pudeur, sans porter de jugement sur celles et ceux qui ne la partageraient pas. »
Des polémistes et personnalités politiques « à l’esprit étriqué »
Devant le tollé provoqué par l’événement, le sénateur-maire de la commune, Michel Amiel , un radical de gauche, avait promis de tout faire pour qu’un arrêté d’interdiction soit publié, « au nom de la menace de troubles à l’ordre public. » Le maire a donc finalement décidé d’annuler l’événement, en concertation avec le responsable du centre aquatique qui devait l’accueillir, indiquant que, « compte tenu du contexte terroriste et des débats soulevés par l’islamisme radical, cet événement avait pris des proportions inattendues. » Le maire, Michel Amiel, déplore « que l’association ne se soit pas rendu compte que son invitation relève ni plus ni moins que de la provocation. »
Avant même l’annonce de cette décision, l’association s’était émue de la tournure prise par les débats. Cette organisation « ouverte et tolérante », à en croire ses membres, a saisi le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) suite à un « déferlement de haine raciste, de grossièretés et de menaces », aussi bien collectives que personnelles. « Il est incompréhensible de voir, pendant les deux derniers jours, tant de polémistes et de personnalités politiques à l’esprit étriqué, s’acharner et perdre leur temps », regrette les membres de Smile 13, qui rappelaient dans ce communiqué qu’il doit être « permis en France de se baigner quelle que soit notre tenue, dans le respect des règles de sécurité » et qu’il était « tout aussi permis de privatiser des lieux comme le Speedwater », qui devait accueillir ces Journée burkini.