Lors de la Conférence nationale sur les politiques de l’ANC, environ 3 000 délégués issus des branches de tout le pays se sont réunis pour adopter de nombreuses résolutions dans des domaines variés. Ratifiées à la Conférence nationale de l’ANC à la fin de l’année, l’une d’elles concerne le conflit israélo-palestinien : le président de la commission a annoncé que « la commission a appelé à la rétrogradation de l’ambassade sud-africaine en Israël pour envoyer un message fort à l’occupation illégale et continue d’Israël de la Palestine et les violations continues des droits de l’Homme contre les peuples de Palestine. » Cette position n’a évidemment pas plu aux autorités israéliennes : l’ambassadeur d’Israël à Pretoria, Arthur Lenk, a immédiatement mis en garde sur les conséquences négatives qu’une telle décision aurait pour l’Afrique du Sud : « Toute décision de rebaptiser l’ambassade sud-africaine en Israël ne fera que nuire aux Sud-Africains et n’aura aucun impact sur Israël ou les Palestiniens. » Selon lui, « une telle décision limiterait les possibilités pour la promotion des exportations sud-africaines, ce qui est extrêmement important pour la transformation économique ou socio-économique. »
« Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens »
Entre Israël et l’Afrique du Sud, les relations sont complexes, car personne n’a oublié les relations très étroites qu’entretenait Israël avec le régime de l’apartheid. A tel point que les Etats-Unis avaient dû menacer de remettre en cause leur généreuse aide militaire annuelle à l’Etat hébreu sous le gouvernement de droite de Yitzhak Shamir (1986-1992), en raison de ses liens de défense avec les autorités blanches de Pretoria. Benjamin Netanyahu avait d’ailleurs boudé les funérailles de l’ancien président sud-africain. La raison invoquée : ce déplacement coûtait trop cher… Le 4 décembre 1997, Nelson Mandela avait également prononcé cette phrase, devenue célèbre, lors de la journée de solidarité internationale avec le peuple palestinien : « Nous savons que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. » En visite dans les Territoires palestiniens en 1999, Mandela avait exhorté les Palestiniens à ne pas se décourager dans leur lutte. Plus récemment, des dirigeants politiques de premier plan avaient effectué une grève de la faim d’une journée en soutien aux prisonniers palestiniens.