Le Conseil des députés juifs de Grande-Bretagne s’est déclaré inquiet que les Français de différentes confessions n’aient plus « la possibilité de manifester leurs croyances à travers leurs tenues. »
Alors que la France est la risée du monde suite à l’interdiction du burkini sur certaines plages de France —, la mesure prises par plusieurs municipalités de l’Hexagone continue de faire parler au-delà de nos frontières. C’est le cas outre-Manche, où le Conseil des députés juifs de Grande-Bretagne a dénoncé le « harcèlement policier » à l’encontre des femmes musulmanes en France. Dans un communiqué, les députés juifs se disent « préoccupés de voir ce genre de scènes sur les plages françaises, où une femme musulmane a été réprimandée par la police à cause de sa tenue. » Les élus parlent là de la photo de l’humiliation d’une femme voilée par des policiers parue dans le Daily Mail, qui a fait beaucoup parler d’elle en Angleterre. Le porte-parole du Conseil des députés juifs de Grande-Bretagne rappelle à l’ordre la France concernant sa propre loi de 1905 sur la laïcité. « En l’absence d’une raison impérieuse, tels que la violation des droits d’autrui ou l’existence d’un danger démontrable pour la sécurité, il est important que les gens de différentes confessions aient la possibilité de manifester leurs croyances à travers leurs tenues », rappelle-t-il.
Le PS s’inquiète, Manuel Valls soutient les maires
Côté français, les politiques ont aussi, pour certains, réagi. Najat Vallaud-Belkacem estime que les nombreux arrêtés municipaux posés par les maires contre le burkini posent « la question de nos libertés individuelles » et demande : « Jusqu’où va-t-on pour vérifier qu’une tenue est conforme aux bonnes mœurs ? Cela libère la parole raciste et on l’a remarqué dans la verbalisation, dans les incidents. » Bernard Cazeneuve estime, de son côté, que les arrêtés municipaux peuvent provoquer « des stigmatisations. » Le Parti socialiste, lui, se dit « stupéfait » de la tournure prise par ces événements. Il dénonce « une dérive particulièrement dangereuse » de la part des mairies et des policiers municipaux. Des inquiétudes balayées d’un revers de la main par Manuel Valls ce matin. Le Premier ministre a en effet expliqué, au micro de Jean-Jacques Bourdin, que le burkini est un « signe de revendication qui vise à faire reculer la République dans l’espace public. » « Ne soyons pas hypocrites, la question porte d’abord sur l’Islam », a-t-il affirmé à propos du port de signes religieux dans l’espace public.