567. Selon Edistat, c’est le nombre d’exemplaires de « Non, je ne me tairai plus » qu’Amine El-Khatmi a réussi à vendre depuis la sortie de son livre début mars. Même s’il peut se targuer d’avoir vendu quinze fois plus d’exemplaires que Christine Boutin, il s’agit bien là d’un énorme bide. C’est tout de même dix fois moins que Chalghoumi pour « Agissons avant qu’il ne soit trop tard ». Pourtant, la promo avait été bien orchestrée par l’éditeur, qui n’a pas hésité à placer son auteur dans tous les médias réactionnaires, du Figaro à Atlantico en passant par Causeur. Même Alain Finkielkraut a eu un coup de cœur littéraire pour le jeune élu socialiste lors d’une émission sur la radio juive RCJ, tandis que Thierry Ardisson avait invité Amine El-Khatmi sur le plateau de « Salut les Terriens ! » pour un (faux) débat — les deux contradicteurs étaient, en réalité sur la même ligne — avec Gilles Goldnadel sur le thème : « Islamisme, avons-nous été trop bisounours ? » Niant l’islamophobie d’Etat en France, Amine El-Khatmi se pose comme une « victime du racisme… antilaïque », résume Causeur. Et c’est là-dessus qu’il fait son beurre depuis plusieurs mois.
El-Khatmi, l’homme qui jette les musulmans en pâture
L’élu d’Avignon affirme avoir subi une vague d’insultes après avoir dénoncé le discours « outrageusement victimaire » d’une jeune femme musulmane sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes ». Mais pour la promo de « Non, je ne me tairai plus », El-Khatmi n’a jamais hésité à se mettre en scène de façon tout aussi victimaire, lui qui avait jeté en pâture une élue simplement parce qu’elle était voilée en février 2016. Le bide du livre du cofondateur du Printemps républicain montre en tout cas le peu de portée qu’a le mouvement laïciste auprès du grand public. Véritable girouette politique — il a soutenu tour à tour Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Emmanuel Macron —, Amine El-Khatmi passe le plus clair de son temps à nommer ceux qu’ils jugent être des « identitaires musulmans » : sur ses comptes Twitter et Facebook, suivis par plusieurs milliers de personnes, la « muslimosphère » en prend pour son grade, tout autant qu’Edwy Plenel ou l’élu de Saint-Denis Madjid Messaoudene. Ses autres cibles préférées : l’Observatoire de la laïcité, l’association Coexister ou le Bondy Blog, dans le désordre. El-Khatmi rêvait d’être le symbole de la gauche française, mais c’est aujourd’hui Atlantico qui lui fait les yeux doux. Un échec aussi cuisant que les chiffres des ventes de son livre dans les librairies.