Ce lundi, l’UNESCO a organisé la journée de la langue arabe. Selon l’organisation internationale, l’arabe est « l’une des langues les plus parlées au monde, pratiquée au quotidien par plus de 290 millions de personnes. » France Inter a interrogé Jean Pruvost, lexicologue, professeur émérite, auteur de « Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit » aux éditions JC Lattès. Celui-ci rappelle que « la langue arabe est extrêmement présente dans la langue française. »
« L’arabe est la troisième langue d’emprunt » après l’anglais et l’italien, explique Jean Pruvost. Et les exemples sont nombreux, puisque, au total, près de 250 mots français sont issus de l’arabe — soit deux fois plus que ceux d’origine gauloise, même s’il faut dire que le latin a largement contribué à mettre fin aux mots gaulois —, indiquait Radio-Canada l’année dernière. Jean Pruvost estime le nombre de mot d’origine arabe à 500.
« La langue ne doit rien au hasard. Elle est le reflet des mélanges de populations, des migrations, des conquêtes », écrivait le journaliste de Radio-Canada. « L’arabe n’a cessé d’enrichir notre langue entre le IXe siècle et aujourd’hui. (…) la colonisation et la décolonisation ont apporté une nouvelle vague de mots, avec notamment un volet important dans le domaine de la gastronomie », poursuit Jean Pruvost.
De quoi inquiéter les adeptes du Grand Remplacement. Car comme l’indique le lexicologue, les Français « parlent arabe beaucoup plus que gaulois… Le gaulois, c’est à peine un centaine de mots. (…) Un enfant qui part faire de l’algèbre et de la chimie dans son collège est dans le monde arabe. »