Lors du dîner du Crif, auquel participait Manuel Valls, le Premier ministre a lu un discours dans lequel il affirme que l’antisionisme est « le synonyme de l’antisémitisme. »
François Hollande n’est finalement pas venu au dîner du Crif. Le président a préféré participer à un autre dîner, organisé celui-ci par le Conseil européen pour débattre avec le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Manuel Valls représentait donc le président français. En lisant le discours écrit par ce dernier, le Premier ministre a ajouté sa touche personnelle, indique Le Figaro, qui remarque que le Premier ministre a parlé de « terrorisme islamiste », alors que François Hollande se garde habituellement d’utiliser ces deux termes accolés.
Manuel Valls dérape au nom de François Hollande
Lors de son allocution, Manuel Valls a affirmé qu’en France, « particulièrement à l’extrême gauche, mais pas seulement, Israël est souvent soumis à une grille de lecture déformante et injuste. » Devant les représentants du Crif, il a tenu à dénoncer « l’antisémitisme de l’extrême gauche », tout autant que celui de « l’extrême droite », celui « des beaux quartiers » tout autant que « celui des quartiers populaires. » Pour le Premier ministre, « il y a l’antisémitisme et il y a l’antisionisme, c’est-à-dire tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël. »
Voilà une façon de définitivement clore les débats sur la politique d’Israël. Il faut dire que le président du Crif, Roger Cukierman, a sa part de responsabilité dans cet amalgame. Pendant la Guerre de Gaza de 2008-2009, il déclarait — sans la moindre étude, rappelle Slate — que 95 % des Juifs de France soutenaient l’opération menée par l’armée israélienne. Comme le rappelait Olivier Besancenot à Roger Cukierman, on peut légitimement s’opposer à la politique israélienne tout en condamnant l’antisémitisme. Manuel Valls fait aujourd’hui un étrange parallèle. Il met surtout de nombreux juifs de France, opposés à la politique sioniste, dans une situation très délicate.