En Grande Bretagne, selon la Halal Fondation, de nombreuses entreprises utilisent l’apposition d’un certificat halal sur leurs produits sans que celui-ci utilise les réels standards de certification, dupant ainsi les consommateurs.
Selon l’association anglaise, les ingrédients peuvent en effet provenir de « source » halal, mais le process global de fabrication peut être quant à lui remis en question et rendre la viande impropre à la consommation pour les musulmans ne mangeant que des produits halal. L’association indique : « l’auto-certification de produits halal est répandue en Grande-Bretagne. Cela est bien évidemment due au fait que les consommateurs musulmans constituent un vaste marché ».
La nourriture halal : les préalables
La Halal Food Fundation (HFF) note que les producteurs de produits halal devraient se poser les questions suivantes : les produits ne contiennent ils aucune traces d’additifs non halal ? Les graisses et les huiles utilisées sont-elles halal ? Les émulsifiants utilisés ont-ils une source 100% halal ? Etc. L’institution rajoute : « la méthode utilisée pour égorger un animal n’est pas le seul facteur déterminant un produit halal ou non et le consommateur doit le savoir ». Par exemple, en effet, si vous égorgez un bœuf selon les rites dans un même abattoir dans lequel on traite le porc, le produit ne peut être considéré comme halal. Autre exemple, l’animal doit être égorgé sans électronarcose : (Précisons que procéder sans électronarcose est très critiqué car considéré comme violent vis-à-vis de l’animal).
Par ailleurs, la HFF estime qu’un soin particulier doit être apporté dans le transport de la viande. L’institution suggère que la viande ne doit pas être en contact avec des produits non halal. Bref, il s’agit ici de démontrer que le halal ne s’arrête pas uniquement à un rite d’abattage, mais qu’il intègre tout un processus complet et un respect de différentes normes.
Le halal : la question épineuse des certificateurs
Le directeur de la section certification de la Halal Food Authority (HFA), Saqib Mohammed, précise qu’il est important que les produits dits halal et commercialisés sous ce label doivent être certifiés par un organisme indépendant et non par le producteur lui-même.
Une autre question se pose en parallèle des procédés d’auto-certification : celle, à l’inverse, des nombreux certificateurs existants sur le marché européen, démontrant la difficulté à établir une norme commune entre les différents pays, voire à l’intérieur d’un même pays.
Ce qui est intéressant ici, c’est le fait que la HFF (Halal Food Fundation) renvoie en partie la responsabilité, non pas aux différents certificateurs, mais au consommateur même.
Pourquoi le consommateur final se montre-t-il si passif face à ces deux problématiques ?
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