Voilà deux ans que l’affaire couvait. Au Ghana, des universitaires avaient lancé en 2016 une pétition réclamant le retrait d’une statue de Mohandas Karamchand Gandhi. Cette statue, offerte à l’établissement par l’Inde quelques mois plus tôt, posait souci à cause de propos racistes qu’aurait tenus le Mahatma Gandhi dans certains de ses écrits.
Dans un ouvrage posthume, on pouvait en effet lire que Gandhi considérait les Indiens comme « infiniment supérieurs » aux « kaffirs », les Africains noirs. Gandhi aurait même qualifié ces derniers de « sauvages. »
Un an plus tôt, des Sud-Africains avaient eu la même exigence : une statue de Gandhi dressée à Johannesburg avaient été vandalisée. Et au Malawi, une statue de Gandhi doit être érigée malgré les protestations de la population locale.
Mais Gandhi était-il vraiment raciste, lui le chantre de la non-violence ? Oui, à en croire… son petit-fils. Rajmohan Gandhi affirme dans un article de The Indian Express que son grand-père avait « indubitablement » des préjugés sur les Noirs d’Afrique du Sud, où il a vécu de 1893 à 1915 en tant qu’avocat.
Outre le racisme, les enseignants estiment qu’il aurait été préférable d’ériger une statue de personnalités historique ghanéenne, ou tout du moins africaine. « Dans un contexte où notre jeunesse en sait si peu sur l’histoire du continent, de telles statues pourraient servir à stimuler l’apprentissage », disaient les initiateurs de la pétition qui a finalement été entendue. La statue a été retirée de l’université qui l’accueillait jusqu’alors.