Au Liban, le général Michel Aoun a été élu président. Le nouveau dirigeant veut participer à un règlement rapide du conflit syrien, qui risque de déstabiliser la région.
Après deux ans et demi d’une grave crise politique, le Liban a désormais un président. Le général Michel Aoun a 81 ans et vient de prendre ses fonctions avec un objectif, celui de stabiliser son pays, voisin de la Syrie. « Le Liban est épargné jusqu’à présent par les incendies qui consument la région, et notre priorité est d’empêcher qu’une étincelle atteigne » le Liban, a déclaré le nouveau président libanais. Pour ce faire, le général peut compter sur plusieurs alliés, parmi lesquels le Hezbollah — qui combat en Syrie aux côté de de Bachar al-Assad —, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, un musulman sunnite, ou encore le chef chrétien maronite des Forces libanaises Samir Geagea. Si le jeu des alliances s’annonce compliqué — les deux derniers alliés s’opposent au Hezbollah et au président syrien —, l’élection du général Aoun est un signe d’espoir pour le pays.
Au Liban chrétiens, sunnites et chiites réunis
Notamment parce que le président est un chrétien maronite. L’avocat libanais Akram Azouri résume ainsi la situation : « L’élection du général Michel Aoun, chrétien maronite au Moyen-Orient (…) montre au monde le vrai visage et la nature profonde de l’islam sunnite et chiite libanais. » « Les musulmans libanais ont incarné aujourd’hui pour le monde entier le vrai visage de l’Islam », continue l’avocat, qui « recommande aux pays occidentaux, notamment à M. François Hollande, à M. Donald Trump et à Mme Clinton, de tirer de cette élection du président du Liban les vraies leçons pour remédier aux problèmes existentialistes qu’ils affrontent et qu’ils traitent hors sujet. » Michel Aoun devrait prochainement nommer un Premier ministre, qui sera ensuite chargé de proposer un gouvernement, alors que le pays traverse une grave crise des institutions.