En Malaisie, un logo « Muslim-Made » pourrait bientôt être apposé sur les produits fabriqués par les musulmans. Une initiative qui doit encore être validée par le JAKIM, l’autorité de régulation du halal dans ce pays asiatique.
L’initiative prise par la coopération islamique internationale de Malaisie est destinée à aider les entrepreneurs musulmans à tirer parti du marché mondial extrêmement lucratif qu’est le halal. L’Institut malaisien international de la Coopération Islamique (Ikiam) et la Rubber Industry Smallholders Development Authority veulent, ensemble, lancer un logo « Muslim-Made », qui serait spécifique aux produits halal fabriqués et produits par des musulmans. Une initiative qui a pour objectif de permettre aux entrepreneurs musulmans de faire une incursion sur les marchés halal, tant localement qu’à l’étranger. Selon les initiateurs de ce logo, trop peu d’entrepreneurs musulmans ont fait acte de candidature à la procédure de certification halal en Malaisie. En effet, seulement 11 % des entreprises appartenant à des musulmans sont actuellement homologuées comme étant conformes aux règles halal. Selon Zahidi Zain El Abidin, président de l’Ikiam, ce nouveau logo Halal répond au besoin de distinction : distinguer les produits faits par des musulmans et ceux fabriqués par des non-musulmans.
Une bonne idée, mais qui pourrait ne pas être légale
De plus, selon l’Ikiam et la Rubber Industry Smallholders Development Authority, ce logo supprimera tout malentendu quant à l’authenticité des produits halal puisqu’ils estiment que certaines entreprises ont bafoué les règles du halal. Du coup, en alliant leur logo à celui de Jakim, les consommateurs pourront avoir une confiance totale dans les produits qu’ils vont acquérir. Mais l’idée pourrait ne jamais voir le jour. En effet, selon Othman Mustapha, directeur général du Jakim, la plus haute autorité religieuse du pays, le nouveau logo halal spécifique aux produits fabriqués par des musulmans serait illégal s’il n’est pas certifié par les autorités réglementaires existantes telles que le Jakim, le Federal Territory Islamic Religious Department (Jawi), le ministère des Affaires religieuses ou le State Islamic Religious Council (Main). La mise en place d’une telle norme pourrait être jugée discriminatoire, c’est le Jakim qui décidera du sort réservé à cette initiative dans les prochains jours.