Le dirigeant libéral, ardent défenseur du multiculturalisme, a toujours exprimé son opposition à cette loi adoptée en juin dernier. Il a jusqu’à présent ajouté qu’il serait « contre-productif » de lancer une action en justice à ce stade.
Vendredi, au troisième jour de la campagne des législatives, M. Trudeau est allé plus loin lors d’une étape à Trois-Rivières (Québec).
« Nous n’allons pas fermer la porte à une intervention (judiciaire) à l’avenir, parce qu’il serait irresponsable qu’un gouvernement ferme la porte à tout jamais à une intervention sur une question qui touche des droits fondamentaux », a-t-il déclaré lors d’un point-presse.
Le Premier ministre nationaliste de cette province, François Legault, a exigé mercredi des candidats qu’ils s’engagent à ne pas contester cette loi qui interdit les signes religieux à certains fonctionnaires, policiers ou enseignants.
M. Trudeau a rappelé que des actions en justice avaient déjà été lancées au Québec contre la « loi 21 », qui contrevient à la charte canadienne des droits et libertés. Cette charte comprend cependant une clause dérogatoire permettant de s’y soustraire pendant cinq ans, utilisée par le gouvernement du Québec.
« Je crois que les électeurs québécois savent très bien que je défendrai toujours les droits et les libertés individuels et que je suis en désaccord avec la loi 21 », a insisté le Premier ministre sortant.
Terre majoritairement libérale, le Québec, deuxième province la plus peuplée du Canada, compte 78 des 338 députés à la chambre des Communes sortantes.
Les derniers sondages donnent au coude-à-coude les libéraux de Justin Trudeau et les conservateurs de son rival Andrew Scheer, prédisant une issue incertaine au scrutin du 21 octobre.
Lors d’un débat jeudi soir, M. Scheer a pour sa part écarté toute contestation de la « loi 21 » s’il devenait Premier ministre fin octobre.
M. Trudeau n’a pas participé à ce débat, qui a opposé M. Scheer au chef du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche), Jagmeet Singh, et à la cheffe des Verts Elizabeth May.
Quatre autres débats sont prévus d’ici le scrutin, dont trois en présence de Justin Trudeau.