C’est une organisation non gouvernementale composée d’anciens soldats de l’armée d’occupation israélienne. Pour autant, elle n’est pas tendre avec Israël. Depuis 2004, Breaking the Silence recueille les témoignages de militaires pour décrire ce qui se passe dans les territoires occupés. Son objectif ? « Briser le silence » de ces soldats qui, lorsqu’ils reviennent dans le civil, « découvrent le gouffre entre la réalité qu’ils ont vécu dans les territoires occupés et le silence qu’ils rencontrent à la maison. » En réalité, Breaking the Silence veut que la vérité éclate à propos des « abus vis-à-vis des Palestiniens, du pillage et de la destruction des biens. »
Une sorte d’outil — indispensable — de contre-propagande qui ne plaît pas au Premier ministre israélien. Si Breaking the Silence veut « forcer la société israélienne à confronter la réalité qu’elle a créée », Netanyahu est bien décidé à y mettre un terme. Pour le Premier ministre d’Israël, « il est devenu clair qu’il s’agit d’une organisation ayant des motivations malveillantes. » Si bien qu’il a expressément demandé à son homologue britannique Theresa May d’arrêter de financer cette ONG. Netanyahu a également convoqué l’ambassadeur de Belgique Olivier Belle, pour lui reprocher une rencontre entre le Premier ministre belge Charles Michel et les dirigeants de Breaking the Silence. Les pressions envers la communauté internationale sont de plus en plus nombreuses de la part du dirigeant israélien. Mais en Israël aussi, on tente de faire taire Breaking the Silence. En effet, le ministre de l’Education Naftali Bennett a interdit aux membres de l’ONG d’intervenir dans le milieu scolaire.