Le spécialiste de l’Islam a parlé : dans Le Point, Manuel Valls décline ses idées concernant la laïcité. Peu écouté par Emmanuel Macron sur ce sujet, l’ancien Premier ministre veut inciter le président de la République et son gouvernement à être offensifs sur ce thème : « Je ne veux pas, comme par le passé, que l’on pèche par excès de frilosité sur ces sujets-là », lui qui fut Premier ministre et ministre de l’Intérieur.
On connaît les divergences d’opinion entre Emmanuel Macron et son ancien collègue du gouvernement. Manuel Valls indique que « le concept fructueux du ‘en même temps’ est applicable souvent mais pas tout le temps, notamment sur la République, qui est une et indivisible, et sur la laïcité, qui elle aussi est unique et reste une singularité française. » Une façon de critique Macron à demi-mots.
Visé par le chef de l’Etat qui parlait de lui comme d’un laïc « radicalisée », Manuel Valls semble toujours en vouloir au président. Ce qui ne l’empêche pas de redire sa vision de l’Islam en France, qu’il veut « débarrassé du poison des Frères musulmans, du salafisme et de l’influence étrangère. »
Sans qu’Emmanuel Macron lui ait demandé son avis, Manuel Valls avance ses idées : un nouveau concordat pour l’Islam ? Pas question, pour l’ancien Premier ministre. Pour en arriver à ses fins, Manuel Valls a une idée : « Je fais le pari que les musulmans de France peuvent remporter cette bataille, mais pour cela il faut les aider à rendre pleinement compatible l’islam avec la démocratie, à intégrer la séparation avec l’État, l’égalité femme/homme », explique le député qui assure qu’il faut réformer l’Islam « sans paternalisme » et « sans remettre en question la loi de 1905. »