Dans un entretien à Radio J, le Premier ministre s’est dit opposé à la demande de nationalité française de Tariq Ramadan et a égratigné Clémentine Autain.
« Il n’y a aucune raison pour que Monsieur Tariq Ramadan obtienne la nationalité française. Quand on aspire à être Français, c’est qu’on aspire à partager des valeurs. » Voilà, résumée en deux phrases, la pensée de Manuel Valls. Le Premier ministre français répondait, ce week-end, aux questions de Radio J. Manuel Valls est revenu sur la volonté de Tariq Ramadan de demander la nationalité française pour, dit l’islamologue, « donner un exemple concret et positif d’adhésion aux valeurs de la République. » Tariq Ramadan est marié à une Française et a une « activité permanente en France. » Il peut donc logiquement prétendre à obtenir la nationalité française, même si Manuel Valls estime son discours « contradictoire » avec les valeurs républicaines.
« Islamo-gauchisme », l’attaque préférée de Manuel Valls
Concrètement, Manuel Valls peut-il vraiment s’opposer à la naturalisation de Tariq Ramadan. La loi prévoit un refus de naturalisation en cas de « défaut d’assimilation. » Selon le code civil, cela englobe « une mauvaise connaissance de la langue française » ou « le fait de vivre en marge de la communauté d’accueil et notamment de mener un mode de vie inconciliable avec l’appartenance à la communauté française, dans le fait de répandre des thèses extrémistes, manifestant un rejet des valeurs essentielles de la société française. » S’il est reproché à Tariq Ramadan d’avoir des thèses extrémistes, ce dernier a toujours voulu, comme il le dit, « sortir des discours d’enfermement, de peur. » Les accusations contre l’islamologue n’ont jamais été vérifiées.
Sur la radio juive, Manuel Valls s’est laissé aller à quelques phrase qui ont fait polémique. En plus de s’attaquer à Tariq Ramadan, le Premier ministre a dénoncé « l’islamo-gauchisme », un terme de plus en plus utilisé par les socialistes qui définissent ainsi les personnes qui ne seraient pas d’accord avec leur vision de la laïcité. Manuel Valls tape également sur Clémentine Autain, qui incarne selon Jean-Marie Le Guen « cette gauche (…) prête à céder totalement au différentialisme culturel. » Manuel Valls déclare, lui : « Il y a toujours ces capitulations, ces ambiguïtés, avec Les Indigènes de la République, les discussions avec Madame Clémentine Autain et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation. » Tariq Ramadan a répondu de façon très piquante au Premier ministre…
Dites Monsieur Manuel Valls, si je ne demande que la légion d’honneur, vous me la donneriez? Cet « honneur » que vous vendez en Rafales. Deal?
— Tariq Ramadan (@TariqRamadan) May 22, 2016