C’est un papier à en-tête de l’Assemblée nationale qui interpelle. Meyer Habib, député de la 8e circonscription des Français établis hors de France, qui comprend notamment Israël, est un proche de Netanyahu à qui il a financé plusieurs voyages à l’étranger au début des années 2000. Une proximité qui pose question : Meyer Habib défend-il la France ou les intérêts israéliens ? Dans un courrier daté du 12 novembre, l’élu apporte officiellement son « soutien » à un candidat à l’élection municipale de Jérusalem. Et pas n’importe lequel : Moshé Léone, « un ami » depuis « plus de vingt ans », est en effet un orthodoxe soutenu par Avigdor Liberman. Elu maire de Jérusalem, Léone a donc bénéficié du soutien d’un député de la République, qui s’est servi de la devise de la France et du logo de l’Assemblée nationale pour inciter les Israéliens à voter pour son poulain.
De quoi se demander où sont les intérêts de Habib, qui n’en est pas à sa première sortie pro-Israël. Alors que le Premier ministre Edouard Philippe avait écrit un long message condamnant l’antisémitisme à l’occasion de la commémoration de la Nuit de cristal, Meyer Habib avait fait de la récupération politique en affirmant que « combattre l’antisémitisme dans la France de 2018, c’est d’abord identifier ses racines : négationnisme, islamisme et surtout cet antisionisme que nos gouvernants préfèrent ne pas voir. C’est un fait : à aucun moment le Premier ministre ne mentionne la haine d’Israël. » Le député des Français à l’étranger avait conclu son intervention en expliquant que, « dans la France de 2018, refuser l’équation antisionisme = antisémitisme, c’est avoir perdu d’avance la bataille contre cette haine, qui n’est, en définitive, qu’une variante de la haine de la France. »