Elle a fait scandale lors de son passage au Festival de Cannes en portant une robe représentant Jérusalem, sa « capitale éternelle. » Miri Regev est la ministre israélienne de la Culture. En portant un tel vêtement, elle a voulu fêter, dit-elle, « les 50 ans de la libération et de la réunification de Jérusalem. » Comprenez que, pour la ministre, Jérusalem-Est fait partie d’Israël et que la ville sainte en est sa capitale. Ministre de la Culture et du Sport depuis mai 2015, Miri Regev n’en est pas à son premier geste anti-palestinien. Cette membre du Likud, le parti de Netanyahu, a par exemple gelé le financement de l’Etat pour le théâtre al-Midan en langue arabe de Haïfa, suite à la volonté de cet établissement de diffuser une pièce parlant de la vie de l’assassin d’un soldat israélien.
Miri Regev pour l’annexion de la vallée du Jourdain
Depuis son arrivée dans le parti du Likud, Miri Regev enchaîne les phrases choc. Comme lorsqu’elle a affirmé que les travailleurs migrants africains étaient « un cancer. » Mais la ministre sait aussi se faire remarquer, comme lorsqu’elle décide d’agiter le drapeau israélien pendant certains discours à la Knesset qu’elle juge trop pro-palestiniens ou quand elle oblige des journalistes qui veulent l’interviewer à prier devant le mur des lamentations. En 2010, elle traite de « traitre » un politique israélien qui participe à une flottille humanitaire pour la Palestine. En 2013, Miri Regev présente un projet de loi d’annexion de la vallée du Jourdain, qui aurait mis fin à toute espoir de solution à deux Etats. A propos du soldat israélien ayant assassiné un Palestinien, elle avait estimé que celui-ci « ne devrait pas passer un seul jour en prison. » Regev représente cette aile droite de la droite au gouvernement. La ministre de la Culture ne croit pas en l’existence de deux Etats vivant en paix. Pour elle, Jérusalem doit être la capitale d’Israël. Et, même si l’on peut apercevoir une mosquée sur le motif, nul doute qu’en se présentant ainsi à Cannes, Miri Regev a voulu montrer son soutien à la colonisation.