Alors qu’elles accueillent très peu de réfugiés, les monarchies du Golfe montrent que, derrière les discours, l’intérêt économique prime sur la fraternité. La question de l’accueil des réfugiés continue à alimenter l’actualité : alors que les Français sont réticents à l’idée d’accueillir plus de réfugiés – à l’exception des chrétiens d’Orient, pour une « question d’intégration » –, que la Slovaquie refuse d’accueillir des réfugiés musulmans et que l’Allemagne fait un effort de ce côté-là, même s’il n’est certainement pas dénué d’un intérêt économique tant la population du pays est vieillissante, les pays du Golfe sont eux aussi au cœur de la polémique. Car ces monarchies du Golfe sont en train de tourner le dos aux réfugiés, sans aucun scrupule.
Les pays du Golfe n’aiment pas leurs immigrés
« Les pays arabes, et surtout les pétromonarchies du Golfe, nous ont rebattu les oreilles des appels à soutenir le peuple syrien qu’ils lancent sur les ondes de leurs toutes-puissantes chaînes satellitaires », dénonce notamment le célèbre éditorialiste arabe Abdel Bari Atwan, qui ajoute que « ces mêmes pétromonarchies n’ont pas accueilli un seul réfugié syrien. Alors qu’ils croulent sous les milliards de leurs pétrodollars, ils préfèrent que ce soient les pays arabes pauvres, endettés, guettés par la misère tels que la Jordanie, le Liban ou l’Egypte qui en accueillent par centaines de milliers. »
Pourtant, précise l’éditorialiste, « l’immense majorité de ces Syriens qui trouvent refuge en Europe sont des Arabes sunnites. » Oui mais voilà, dans les monarchies du Golfe, on préfère faire venir des esclaves mauritaniennes ou faire construire les stades par des travailleurs népalais. On ne veut pas entendre parler des réfugiés syriens – en réalité, l’Arabie saoudite accueille 500 000 Syriens, bien loin du Liban qui en accueille 1,3 million –, parce que l’on a « peur que ces réfugiés viennent avec des idées subversives et indésirables pour la stabilité » des régimes en place, écrit Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta. « Nous autres Arabes offrons les pires exemples de racisme », conclut Abdel Bari Atwan. Pas très halal.
Crise des réfugiés. Honte aux pays du Golfe (ici)