jeudi 31 octobre 2024
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Nizarr Bourchada, l’indépendance à tout prix

Candidat aux législatives dans le Val-de-Marne, Nizarr Bourchada se prépare aujourd’hui à coller ses dernières affiches sur les panneaux de la 3ème circonscription, avant le week-end de silence électoral. A 36 ans, Nizarr connaît bien la politique locale. Mais cette année, l’élu de Brie-Comte-Robert — il est conseiller communautaire et municipal dans cette ville de 15 000 habitants — s’essaie à un scrutin national. Le natif de Villeneuve-Saint-Georges espère peser. L’un de ses slogans, « Servir sans se servir », fait référence aux dernières affaires qui ont émaillé le monde de la politique française. La politique lui a tendu les bras il y a maintenant trois ans. A l’UDI de Jean-Louis Borloo à l’époque. Mais c’est dans l’associatif que tout a commencé pour Nizarr : « J’ai rapidement remarqué la connivence entre les associations et les collectivités territoriales. Même en travaillant dans une association indépendante, on dépend du bon vouloir du maire en matière de subventions », explique celui qui a grandi à Boissy-Saint-Léger. Et c’est parce qu’il a « vu de près les limites de l’action associative » que Nizarr s’est dirigé vers la politique. « Pour être au cœur du système », résume-t-il.

« Au conseil national de l’UDI, j’étais inaudible »

Cet engagement politique à l’UDI ne durera que deux petites années. Après avoir obtenu l’investiture du parti centriste pour les municipales de 2014, Nizarr Bourchada devient rapidement conseiller national. Mais, alors que les attentats de janvier 2015 endeuillent la France, les dirigeants politiques français n’hésitent pas à fustiger les musulmans de l’Hexagone. « Même au sein du conseil national de l’UDI, j’étais devenu inaudible », regrette-t-il. La parole islamophobe se libère au sein de son parti et Nizarr décide alors de rallier l’UDMF, l’Union des démocrates musulmans de France. Là encore, il se donne à fond. « Le parti était peu structuré, mais nous avons réussi à former des listes pour les régionales en Île-de-France », se souvient Nizarr. Mais face au manque de démocratie au sein de l’UDMF, il décide de partir et de fonder sa propre formation, Français & Musulmans. Avec un objectif : rester « un parti indépendant ». « Nous avons une volonté de rupture avec les partis traditionnels : les Français, aujourd’hui, ne se sentant plus représentés ni par la droite, ni par la gauche », nous expliquait en mars dernier Nizarr.

« Notre message passe bien auprès de la population »

Et aujourd’hui, le parti fondé par Nizarr et ses amis a trouvé son rythme de croisière. On sent chez ses membres une certaine émulation. Mais il n’y a aucune volonté de sauter les étapes. « On se présente avec nos deniers personnels », nous avoue Nizarr, qui confie que les ambitions de F&M va au-delà du scrutin de dimanche. « Les législatives, ce n’est pas un one-shot. Notre objectif, ce sont les municipales de 2020 », explique cet éternel optimiste qui attend la semaine prochaine pour tirer un premier bilan de cette campagne législative. Mais d’ores et déjà, l’élu de Brie est satisfait des réactions de la population locale lors des séances de tractage. « Nous avons un bel accueil sur le terrain, avec un engouement très prononcé suite à l’explosion des partis traditionnel », indique Nizarr qui se félicite que « le message passe bien » et que « la volonté d’indépendance revient systématiquement » chez les citoyens. Après le vote de dimanche, Nizarr continuera en tout cas à s’engager sans faillir aux côtés de ses amis de Français & Musulmans.

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