Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique au Xinjiang (nord-ouest), une région frontalière notamment avec le Pakistan et l’Afghanistan. Frappée par des attentats meurtriers ces 10 dernières années, elle est placée sous haute surveillance policière.
Jusqu’à un million de musulmans, notamment ouïghours, y seraient internés dans des centres de rééducation, selon des experts cités par l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme. Pékin dément ce chiffre et assure qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » contre la radicalisation islamiste.
L’administration Trump appelle régulièrement les pays musulmans à dénoncer la situation. Et la diplomate américaine Kelley Currie a déclaré jeudi au quartier général de l’ONU à Genève que Washington était « déçu par l’absence de réponse des membres de l’OCI ».
M. Currie s’exprimait lors d’une rencontre avec la presse, organisée par les Etats-Unis avec le soutien du Royaume-Uni, du Canada, de l’Allemagne et des Pays-Bas, en marge de la session du Conseil des droits de l’homme.
« Cette haute fonctionnaire américaine devrait bien lire la résolution que l’OCI vient d’adopter. Elle verra ainsi que sa position est à l’opposé de celle de la grande majorité des pays musulmans », a répliqué lors d’un point de presse régulier Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Il fait référence à un texte voté début mars par l’OCI et qui « loue les efforts déployés par la République populaire de Chine pour apporter des soins à ses citoyens musulmans ».
Les commentaires de Mme Currie intervenaient le jour-même de la publication par les Etats-Unis de leur rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde.
Lors de sa présentation, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a notamment accusé la Chine d’avoir « intensifié sa campagne de détention des membres des minorités musulmanes à des niveaux record ».
Interrogé sur le sujet, Lu Kang a dénoncé un rapport « rempli de préjugés idéologiques » et « d’accusations arbitraires », précisant que Pékin avait protesté auprès de Washington.
« Nous conseillons également gentiment aux Etats-Unis de se pencher d’abord sur leurs propres problèmes intérieurs en matière de droits de l’homme », a-t-il souligné.