Depuis une série d’attentats sanglants attribués à des membres de la minorité majoritairement musulmane des Ouïghours, le gouvernement impose des mesures de sécurité draconiennes dans cette vaste région, frontalière notamment avec le Pakistan et l’Afghanistan.
La Chine est soupçonnée d’avoir interné jusqu’à un million de personnes dans des camps de rééducation. Pékin dément ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.
Durant sa rencontre à Pékin avec le président chinois Xi Jinping, le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane a déclaré que son pays « apprécie hautement les efforts déployés par la Chine pour protéger les droits et les intérêts des minorités ethniques », selon la télévision chinoise CCTV.
« Les Emirats arabes unis sont disposés à renforcer leur coopération en matière de sécurité avec la Chine, à lutter avec elle contre les forces extrémistes terroristes, dont le +Mouvement islamique du Turkestan oriental+, ainsi qu’à préserver la sécurité nationale et la paix régionale. »
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (également connu sous son acronyme anglais Etim) est une organisation islamiste qui milite pour l’indépendance du Xinjiang. Elle est très largement considérée à l’international comme terroriste.
Lors de son entretien avec le prince héritier, Xi Jinping a remercié les Emirats arabes unis pour leur « soutien précieux sur la question du Xinjiang » et appelé à « renforcer la coopération en matière de lutte antiterroriste », selon CCTV.
Les propos de Mohammed ben Zayed al-Nahyane interviennent à un moment où la Chine est en recherche d’appuis diplomatiques pour valider sa politique de sécurité dans la région.
Mi-juillet, 37 pays (dont la Russie, l’Arabie saoudite et l’Algérie) ont écrit à l’ONU pour soutenir Pékin. Elle faisait suite à une lettre de 22 autres nations, principalement occidentales, dénonçant à l’inverse les internements au Xinjiang.
La Turquie est le seul pays à majorité musulmane à avoir jusqu’ici dénoncé en public la Chine. Le ministre turc des Affaires étrangères avait jugé début 2019 comme une « honte pour l’humanité » le traitement des Ouïghours au Xinjiang.
Mais début juillet, lors d’une visite en Chine, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait au contraire vanté la politique chinoise, déclarant que les gens vivaient « heureux » dans la région.