Ce samedi 9 février, la Turquie, via son ministre des Affaires étrangères, a estimé que « la politique d’assimilation systématique des autorités chinoises à l’égard des Turcs Ouïghours est une honte pour l’humanité. » Alors que les pays musulmans sont silencieux face au traitement des Ouïghours, la Turquie a décidé de dénoncer les camps d’internement. Mais pas seulement. « Les Ouïghours qui ne sont pas détenus dans des camps sont aussi sous forte pression », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, avant d’appeler la communauté internationale et le secrétaire général de l’ONU « à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule dans le Xinjiang ».
De quoi provoquer une réaction du côté de Pékin. La Chine a indiqué lundi avoir protesté officiellement auprès de la Turquie après de virulentes critiques d’Ankara dénonçant le traitement réservé à la minorité musulmane turcophone des Ouïghours, dont plusieurs centaines de milliers seraient détenus. Pékin a également démenti la mort en détention d’un artiste ouïghour, démentant des accusations de la diplomatie turque. « Nous avons déjà transmis à la Turquie nos protestations officielles », a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Nous espérons que les personnes concernées côté turc pourront faire la distinction entre le vrai et le faux. »