Le début du neuvième et mois le plus saint du calendrier musulman – ainsi que les fêtes de l’Aïd et le mois de deuil de Muharram – sont tous les ans déterminés par l’annonce de la nouvelle lune.
Au Pakistan, un « comité de surveillance de la lune » dirigé par un religieux a cette année décidé que le jeûne démarrerait mardi 7 mai, alors que de nombreux autres pays musulmans l’avaient entamé la veille.
Chaque année, « à l’occasion du Ramadan, de l’Aïd et de Muharram, une controverse éclate au sujet de l’apparition de la lune », a regretté le ministre des Sciences Fawad Chaudhry dans une récente vidéo sur Twitter, racontant avoir vu des membres de ce comité utiliser un télescope pour parvenir à leurs conclusions.
« Alors que des moyens modernes sont disponibles et que nous pouvons déterminer une date, pourquoi ne devrions-nous pas utiliser les dernières technologies ? », s’est-il interrogé.
Et le ministre d’annoncer la formation d’un nouveau comité composé de scientifiques, de météorologues et de l’agence spatiale pakistanaise pour calculer les dates exactes du Ramadan ces cinq prochaines années avec une « précision de 100% ».
« Tout ministre qui ne connaît pas la sensibilité de la religion, qui ne la comprend pas, ne devrait pas avoir le droit de commenter librement les questions religieuses », lui a répondu le mufti Muneeb-ur-Rehman, le chef du comité d’observation lunaire, lors d’une conférence de presse.
Son comité compte déjà des membres de l’agence spatiale et il travaille également avec les services météorologiques, a-t-il fait remarquer.
Au fil des ans, le principal adversaire du comité a toutefois été le maulana Shahabuddin Popalzai, un religieux influent basé à Peshawar, grande ville du Nord-Ouest. Il annonce généralement le début du Ramadan et de l’Aïd un jour plus tôt que le comité.
L’annonce de Fawad Chaudhry a divisé les réseaux sociaux. L’un de ses contempteurs a moqué sur Twitter l’arrivée au pouvoir d’un « gang d’ignorants ».