Début janvier, on apprenait que la Cour Pénale Internationale envisageait d’enquêter sur Israël pour des crimes de guerre commis lors des bombardements massifs de Gaza en 2014. Les tirs israéliens avaient alors tué plus de 2 100 Palestiniens, dont plus de 500 enfants.
Mais la CPI peut-elle vraiment faire quelque chose contre les exactions commises par Israël ? Les Palestiniens l’espèrent en tout cas. Ce mardi 22 mai, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a en effet officiellement demandé l’ouverture d’une enquête à la Cour Pénale Internationale. Il exhorte la CPI à s’intéresser aux « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », dont l’apartheid, commis par « le gouvernement d’Israël ou ses agents. »
Cela faisait déjà trois ans que l’Autorité palestinienne affirmait vouloir saisir la CPI. Pour l’Etat hébreu, cette demande est « cynique et sans validité juridique », a indique le ministère israélien des Affaires étrangères. Pour la simple et bonne raison qu’Israël… n’a pas ratifié le traité de la CPI. La Cour pourrait donc enquêter sur le conflit israélo-palestinien, mais pas forcément prendre de sanction. De plus, ajoute Israël, « l’Autorité palestinienne n’est pas un Etat » et ne peut donc saisir la CPI.
Sauf que l’Autorité palestinienne a adhéré au traité de la CPI il y a trois ans et avait déjà réussi à lancer un « examen préliminaire » dans le cadre de l’ouverture d’une enquête. Riyad Al-Maliki estime que « l’intensification de la fréquence et de la gravité des crimes commis contre notre peuple, y compris l’expansion des colonies, l’accaparement des terres et l’exploitation illégale de nos ressources nationales, ainsi que le ciblage brutal et calculé de manifestants non armés, en particulier dans la bande de Gaza » doit permettre l’ouverture d’une enquête. Un recours qui semble être le dernier possible pour les Palestiniens face à la gravité des faits qui se sont déroulés la semaine dernière.