Le président israélien Reuven Rivlin a décidé de prôner le dialogue interreligieux au premier jour de sa visite dans l’Hexagone.
« Dire que les religions sont la source d’une tension, sont la source d’un conflit possible qui pourrait se développer à chaque instant, voilà (…) ce qu’il faut absolument expliquer à tous: combien c’est erroné comme conception », a déclaré Reuven Rivlin, devant une trentaine de religieux, rabbins et imams, rassemblés pour l’occasion.
Parmi ceux qui ont répondu à l’appel du chef d’Etat israélien figuraient Hassen Chalghoumi, l’ancien imam de la mosquée de Drancy, l’imam Mohammed Azizi ( à la tête de l’AMJF, la ligue d’amitié judéo-musulmane avec le rabbin Michel Serfaty) ou encore le président de l’association des musulmans sénégalais de France, Kemadou Gassama.
Le grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Francis Kalifat faisaient aussi partie du débat.
Constatant une montée des populismes, du « fondamentalisme, l’intégrisme, l’extrémisme, du racisme », des « choses qui amènent l’antisémitisme », Reuven Rivlin, a appelé son auditoire à « construire une confiance entre les religions ».
Un discours qui a trouvé échos auprès du controversé imam Chalghoumi. Celui-ci a qualifié cette rencontre de « historique, forte et importante » pour « l’avenir de ces deux communautés, qui sont normalement la richesse de la France mais malheureusement sont devenues le problème de la France (…) ces dernières années ».
Hassen Chalghoumi s’était déjà en juillet dernier, affiché au côté de Ronen Manelis, le porte-parole en chef de l’armée israélienne. Dans une vidéo l’imam condamnait « la violence et le terrorisme, surtout le terrorisme des Frères musulmans, du Hamas et de l’Iran qui menacent la région et la paix ».
L’imam Mohammed Azizi, a quant à lui tenu à « saluer les efforts que déploie le président israélien pour rassembler juifs et arabes ».
A cette occasion, Reuven Rivlin a aussi été reçu hier à l’Elysée, où il a fait part de son inquiétude quant à un antisémitisme qui « relève la tête » en France.
« Sur notre territoire, nous ferons tout pour que l’antisémitisme recule », lui a répondu le président français devant la presse, ajoutant que le combat se poursuivait.
Le gouvernement français s’était déjà alarmé à l’automne du bond de 70% des actes antisémites sur les neuf premiers mois de 2018. Les institutions juives avaient même demandé des « moyens spécifiques » pour y faire face.
Les deux présidents se sont aussi félicité des relations entre Israël et la France, bien qu’étant en « désaccords sur certains sujets », selon Emmanuel Macron. Ce dernier a notamment pointé du doigt la « progression » de la colonisation en Cisjordanie qui nourrit « des cycles de violence sans fin ».