Des représentants musulmans de Seine-Maritime étaient présents, dimanche à Saint-Etienne-du-Rouvray pour la réouverture de l’église dans laquelle le père Hamel avait été assassiné par des terroristes.
Le 26 juillet dernier, le père Jacques Hamel était assassiné dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime. Deux mois après ce terrible épisode qui a endeuillé la France, l’église Saint-Etienne a rouvert ses portes. L’événement avait quelque chose de symbolique. Tout d’abord parce que l’édifice est resté fermé pendant soixante-huit jours. Ensuite, parce que les musulmans ont tenu à participer à ce rendez-vous. Dès vendredi, lors de la prière, l’imam de la mosquée de la ville a invité les musulmans à se rendre le dimanche à l’église Saint-Etienne. « On est tous là, on est contre tout ce qui se passe, ça nous touche aussi beaucoup », a indiqué Aïssa Habbani, le trésorier de la mosquée, qui déplore que, « dès qu’il y a quelque chose, c’est nous qui sommes visés les premiers. »
Le père Hamel bientôt béatifié ?
A Saint-Etienne-du-Rouvray, on veut cicatriser les plaies de cette tragédie. Et la présence de la communauté musulmane montre que tous les habitants sont unis face au terrorisme. Et ce, malgré les actes islaomphobes qui ont succédé à l’assassinat du père Hamel. En effet, au 1er août, on dénombrait pas moins de dix mosquées ciblées par des actes de représailles un peu partout dans l’Hexagone, alors que le prêtre avait été tué une semaine auparavant par deux terroristes. Une tête de porc avait notamment été accrochée sur la porte de la mosquée de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Qu’importe, les autorités musulmanes ont exhorté les leurs à être présents dimanche, au moins par la pensée, aux côtés des catholiques toujours très marqués par ce douloureux événement. « J’espère que Dieu va accueillir le père Hamel dans son paradis », affirme par exemple un fidèle musulman non loin de l’église. Le jour de la réouverture de l’église Saint-Etienne, le pape François a d’ailleurs annoncé que le délai avant l’ouverture d’un procès en béatification du père Jacques Hamel serait réduit au maximum. Habituellement, le Vatican exige un délai de cinq ans entre la mort d’un des siens et l’ouverture d’un procès en béatification. Mais pour le pape, Jacques Hamel est « un martyre », le délai devrait donc être beaucoup plus rapide. De plus, parce que le prêtre est « mort en haine de la foi », il n’est pas obligatoire pour le père Hamel d’avoir réalisé un miracle pour devenir saint.