En 2012, les images des jeunes identitaires avaient tourné en boucle à la télévision. 73 militants sur le toit de la mosquée de Poitiers en construction, avaient exhibé une grande banderole avec le nom de leur association populiste. Occupant le lieu pendant six heures, ils avaient également scandé des slogans hostiles aux musulmans, en faisant référence à la bataille de Poitiers de 732. Des tapis de prière, emportés sur le toit, avaient été mouillés par la pluie et souillés par l’urine des jeunes identitaires.
Cinq ans après les faits, leur procès pour atteinte à une communauté religieuse se tenait au tribunal correctionnel de Poitiers le 20 octobre. Seuls deux prévenus ont répondu présents, Damien Lefèvre (aujourd’hui directeur de la communication de Beaucaire, FN, plus connu sous le nom de Damien Rieu) et Arnaud Martin (encarté lui aussi au Front National). Ils se sont exprimés à travers une déclaration commune, dans laquelle ils ont accusé l’imam de Poitiers de fondamentalisme. Ils se sont également présenté comme des « lanceurs d’alerte » en faisant référence aux attentats en France. Ils disent « assumer » et « ne rien regretter ».
A l’issue de l’audience, le procureur a requis 12 mois de prison avec sursis contre les cinq accusés ainsi que 10 000 euros d’amende. Les « Musulmans de France » (ex-UOIF), la Communauté Musulmane de Poitiers, et trois associations de défense des droits de l’Homme et contre le racisme se sont constituées partie civile. Elles réclament plusieurs milliers d’euros pour préjudice moral et matériel. Le jugement a été mis en délibéré au 7 décembre.