Près de six années après la révolution égyptienne, le dictateur Hosni Moubarak, a été acquitté par la Cour de cassation égyptienne ce jeudi 2 mars, alors qu’il était accusé d’avoir incité au meurtre de manifestants lors de la révolution égyptienne en février 2011. Lors de ces affrontements avec la police 846 manifestants ont perdu la vie, mais seulement 239 figurent dans l’acte d’accusation. « C’est assez ironique de voir Moubarak libre alors que des milliers de prisonniers politiques se battent toujours pour obtenir leur liberté après avoir été condamnés pour avoir manifesté contre la loi sur les manifestations du 26 novembre 2013 », déplore Gigi Ibrahim, une militante pour les droits des prisonniers.
Le général al-Sissi, symbole de la contre-révolution
Quel mépris pour les familles des victimes, mais cette décision était prévisible lorsque l’on sait que la plupart des responsables de l’ancien régime ont été acquittés eux aussi par la justice, et ce depuis que le chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, symbole de la contre-révolution, a pris le pouvoir après un coup d’Etat en 2013. Depuis, « c’est encore pire que sous Moubarak », confie Mohamed Lotfi, activiste des droits de l’homme qui travaille sur les disparitions forcées. En effet les organisations des droits de l’Homme ainsi que la presse sont sous étroite surveillance. La plupart des organisations humanitaires sont empêchées de travailler ou sont carrément fermées, des dizaines de journalistes ont été emprisonnés. Et pour finir, le seul président à avoir été élu démocratiquement de l’histoire de l’Egypte, Mohamed Morsi, est quant à lui toujours en prison…