Cinq semaines de grève de la faim de la part des prisonniers palestiniens et Tel-Aviv fait toujours la sourde oreille. Plusieurs dizaines de prisonniers ayant entamé une grève de la faim pour réclamer de meilleures conditions de détention ont été hospitalisés. Ils sont soixante-dix à avoir été conduits à l’hôpital la semaine dernière, qui s’ajoutent à la trentaine de prisonniers déjà hospitalisés. Ils sont, indique la chaîne de télévision par satellite al-Aqsa, « dans un état critique. » La semaine dernière, les sites israéliens indiquaient que Barghouti, qui a lancé cet appel à la grève de la faim, avait pris de son côté « un nouveau tournant dans la grève de la faim », selon son avocat, en n’ingérant plus d’eau potable. Une information confirmée par un communiqué du Comité palestinien des prisonniers, qui ajoute que Marouane Barghouti ne ferait « aucun compromis » sur ses revendications.
Marouane Barghouti a perdu une vingtaine de kilos
Le comité en appelle maintenant au Conseil de sécurité de l’ONU. Car Israël refuse de bouger et d’améliorer les conditions de détention des prisonniers. Qassam Barghouti, le fils du leader palestinien, dénonce l’isolement dans lequel se trouve son père, qui « n’a pu recevoir la visite de son avocat qu’à une seule reprise », indique-t-il dans L’Humanité. Cette grève de la faim est, ajoute Qassam, « la plus importante » de toutes les grèves qui ont déjà été entamées ces dernières années — en 2012, deux-mille détenus palestiniens avaient réussi à mettre fin à la politique d’incarcération sans procès ni charge. Marouane Barghouti, continue son fils, « a déjà perdu une vingtaine de kilos, et sa décision récente de ne plus boire nous inquiète. »
« Comment comprendre aujourd’hui qu’un enfant de 12 ans soit en prison ? »
Mais « malgré les énormes risques, il s’agit d’une étape supplémentaire dans la lutte. » Qassam Barghouti répond aussi à la propagande israélienne, l’Etat faisant circuler de fausses informations sur son prisonnier politique — des informations sur le fait qu’il se nourrisse ou qu’il fasse une grève de la faim pour obtenir un climatiseur et plus de chaînes de télévision sont régulièrement diffusées dans les médias israéliens —. « Comment comprendre aujourd’hui qu’un enfant de 12 ans soit en prison et qu’on lui interdise de parler au téléphone avec ses parents ? Comment comprendre que l’on empêche un père de voir ses enfants ou ses petits-enfants ? Mon père n’a jamais vu sa petite-fille de 4 ans. Et je n’ai pas revu mon père depuis trois ans », explique le fils de Barghouti, dont le père et ses amis risquent aujourd’hui leur vie pour obtenir un semblant de dignité dans leur cellule.