Le CFCM appelle officiellement la mairie de Marseille à ne pas résilier le bail qui la lie avec l’association Mosquée de Marseille et espère toujours voir se dresser un jour l’édifice tant attendu.
Comme nous vous l’annoncions la semaine dernière, le projet de construction d’une grande mosquée à Marseille va être enterré, ce lundi 3 octobre. En effet, alors qu’un bail entre l’association devant gérer ce projet et la mairie avait été conclu en 2007 pour une période de cinquante ans, la ville de Marseille doit résilier ce dernier aujourd’hui. Notamment à cause d’impayés concernant le loyer du terrain. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, a lancé, sur franceinfo, un « appel vibrant » au maire de Marseille pour que le projet ne soit pas annulé. Le patron du CFCM assure que « la situation est difficile mais pas insoluble » et assure avoir eu « l’engagement personnel du président de l’association Mosquée de Marseille que les 62 000 euros d’arriérés » allaient être réglés « dans quelques semaines. »
« Il y a eu des péripéties »
Reste que le projet coûte cher à réaliser : il faudrait que l’association réunisse 22 millions d’euros pour dresser la mosquée tant attendue. Selon Anouar Kbibech, « une association cultuelle nationale (…) pourra lever des fonds. » Le président du CFCM parle certainement de l’association qui sera adossée à la future Fondation de l’Islam de France de Jean-Pierre Chevènvement. « C’est un projet conséquent », résume-t-il, assurant « qu’il y a des éléments positifs sur la table » et « que le CFCM est prêt à se mobiliser pour faire redémarrer le projet. » Le président de l’institution se dit être à la disposition du maire de Marseille « pour avancer ensemble. »
Le patron du CFCM revient également sur l’origine des difficultés ayant conduit le conseil municipal à envisager la résiliation de son bail avec l’association Mosquée de Marseille. La première, c’est le prix exorbitant demandé par la municipalité. Initialement fixé à 300 euros par ans, le loyer est passé à 24 000 euros après un recours du FN devant le tribunal administratif. « Il y a eu des péripéties qui ont compliqué les choses », résume Anouar Kbibech, qui estime qu’« il y a effectivement des difficultés à collecter des fonds. » Mais, ajoute-t-il, « aucun des pays donateurs musulmans qui sont engagés initialement n’a démenti son soutien au projet. » Le CFCM se dit « prêt à aider » l’association et « à jouer un rôle de facilitateur, pour aider la mosquée à pouvoir boucler son budget », assure le président du CFCM.