Peut mieux faire. Voilà, en résumé, l’appréciation des organisation non gouvernementales après que le Qatar a annoncé la fin de la « kafala », ce système qui obligeait tout travailleur étranger désirant quitter son poste à obtenir l’autorisation d’un « parrain » ou d’une entreprise. Considérée comme de l’esclavage moderne, la « kafala » avait largement été dénoncée par les ONG, particulièrement l’année dernière alors que près d’un millier d’ouvriers construisant les stades de football en prévision de la Coupe du monde 2022 avaient trouvé la mort. Fin 2015, le royaume avait annoncé une réforme de ce système de parrainage. Le Qatar veut « améliorer et protéger les droits de tous les travailleurs expatriés au Qatar », explique Issa ben Saad al-Jafali al-Nouaimi, ministre du travail. Des contrats seront donc mis en place. Oui, mais…
Dans les faits, un système qui ne changera pas
Si le visa de sortie donné à l’époque dans le cadre de la « kafala » est bien annulé, les travailleurs devront toujours présenter une autorisation de leur employeur pour quitter le territoire. Autrement dit, rien ne change vraiment… Amnesty International dénonce ainsi « une fausse réforme. » Même son de cloche du côté de Human Rights Watch. Nicholas Mac Geehan indique en effet que « le Qatar n’a fait que changer le nom du système. » Le membre de l’ONG internationale rappelle que « les travailleurs ne peuvent toujours pas quitter leurs employeurs et auront besoin de l’autorisation de ceux-ci pour pouvoir sortir du territoire. » Avec une nouveauté cependant : les employeurs ne pourront plus confisquer les passeports de leurs salariés, sous peine d’amende.