Voilà une décision qui symbolise à elle seule l’injustice du football. Ce sport, on l’aime quand il offre du spectacle. Mais depuis plusieurs années, le racisme l’a gangréné. Lors d’un match, un joueur de Pescara est victime de cris racistes. Des cris de singe que le Ghanéen du club, Sulley Muntari, n’a pas supporté. Après avoir protesté auprès de l’arbitre de la rencontre, le joueur a reçu un premier carton jaune. Puis un deuxième lorsque, excédé, il a décidé de quitter la pelouse du stade de Cagliari, il y a quelques jours.
Un match de suspension
Le verdict est aujourd’hui tombé : le club qui recevait n’a pas été sanctionné, puisque les cris de singe n’ont été lancés que « par environ dix supporters, soit moins de 1 % des occupants du secteur. » De plus, les instances du football remettent en cause la « perception réelle » des cris. Le joueur, lui, a vu sa sentence confirmée. Le « comportement non réglementaire » a été retenu contre lui. En résumé, Sulley Muntari est coupable d’avoir quitté la pelouse. Le joueur s’est vu confirmer ses deux cartons et sera donc suspendu pour une rencontre. Le syndicat international des joueurs, FifPro, a estimé qu’« aucun joueur ne devrait jamais ressentir le besoin de gérer seul ces problèmes, comme Muntari s’est clairement senti obligé de le faire. » Sauf que la Ligue italienne de football donne ici raison aux racistes qui se présentent, chaque week-end, dans les stades de football. Il est évident qu’avec une telle décision, le racisme n’est pas près de disparaître des enceintes sportives.