Un avocat vient de lâcher un tweet assurant que des clients n’avaient pu être servis dans un restaurant parisien pour cause de Ramadan. Une version démontée par des journalistes qui sont allés vérifier sur place.
Twitter est un outil idéal pour véhiculer des légendes urbaines. Les rumeurs en tout genre se succèdent. Mais lorsqu’elles émanent d’un proche de l’Institut pour la justice, habitué des faux scandales, ça ne passe pas forcément. Pour mémoire, l’Institut pour la justice est dénoncé par Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, comme une « escroquerie intellectuelle » qui « vend de la soupe sécuritaire. » Pas étonnant donc que ce soit l’un de ses membres, l’avocat Thibault de Montbrial, qui ait été à l’origine d’un tweet étonnant, il y a quelques jours…
Un couple ami s’est vu refuser le service d’alcool et de nourriture dans un bar hier vers 20h à Paris 13e pour cause de ramadan. Voilà voilà
— Thibault deMontbrial (@MontbrialAvocat) July 5, 2015
Le ramadan serait donc imposé aux Parisiens, même non-musulmans. Dès ce tweet publié, les réponses se sont multipliées. Entre messages islamophobes et mises en doute de la version de l’avocat. En tout, près de 300 réactions, donc celle du maire PS du 13e arrondissement, Jérôme Coumet, qui a promis de vérifier l’information de l’auteur de d’un livre, « Le Sursaut ou le chaos », qui tourne autour de la thématique : « La France est en guerre. » Un thème récurrent dans la fachosphère et dont les ventes pourraient décoller après de telles allégations.
L’alcool en simple rupture de stock
Sauf qu’un site est allé voir le bar incriminé : le Baody, un restaurant-club situé sur les quais de seine près de la bibliothèque François Mitterrand. Certes, lorsque les journalistes de ce média ont demandé de l’alcool, on leur a refusé. Non pas pour cause de Ramadan, mais pour cause de « rupture de stock depuis environ une semaine. » Pour le serveur interrogé, aucun lien avec le Ramadan : « Ce serait totalement illogique, dit-il. Nous continuons à servir des bouteilles d’alcool, et nous proposons toujours des chichas et de la nourriture, cela n’aurait pas de sens. » En attendant, le tweet de l’avocat est toujours en ligne, véhiculant de fausses affirmations et faisant un peu plus monter l’islamophobie.
Pas d’alcool et de nourriture dans un bar pendant le ramadan? Pas vraiment (ici)