Ils veulent « remplacer ‘Cheikh Google’ et l’envoyer à la retraite. » Chaque année, depuis plus de vingt ans, l’équipe de Rawda, une organisation spécialisée dans l’enseignement de l’Islam en Belgique, organise séminaires, rencontres, conférences et masterclass avec un objectif : donner les moyens aux participants « de comprendre des thématiques de très haute importance et parfois sujettes à controverse. » Plusieurs jeunes de l’organisation ont voulu mettre en vidéo ces moments importants et ont lancé une plateforme baptisée du nom de l’organisation, Rawda, avec l’ambition de devenir « le Netflix de la formation islamique francophone. »
Rawda comptabilise désormais plus de deux-cent-cinquante heures de cours sur de nombreuses thématiques : piliers de l’Islam, piliers de la foi, éthique et encore biographie prophétique. « Cela fait maintenant cinq ans que nous enregistrons systématiquement chacune de nos activités, expliquent les initiateurs de cette plateforme. Dans le souci de proposer un contenu exclusif et de grande qualité, nous nous sommes efforcés, au fil du temps, d’améliorer notre rigueur et notre professionnalisme. » Âgés de 20 à 30 ans, ces cadres associatifs pour la plupart se sont rendu compte que « l’accès à des sources islamiques fiables n’est pas évident » sur internet. Rawda est donc né pour « répondre à un besoin de plus en plus pressant. »
Ces Bruxellois ont décidé de s’entourer de nombreux professeurs, parmi lesquels Mustafa Kastit, « le plus investi, notre mentor », nous racontent les fondateurs de Rawda qui travaillent également avec Ahmed Miktar, imam à Villeneuve-d’Ascq, président de l’association des imams de France et président de l’aumônerie hospitalière des Hauts-de-France, ou encore Shakeel Siddiq. « Il y a de tout sur internet, du bon comme du mauvais, de la qualité comme du divertissement. Mais finalement peu de propositions complètes, structurées, qualitatives et surtout crédibles », indiquent les fondateurs de Rawda qui ont donc voulu recruter des professeurs « conseillés par leur pairs. »
Une alternative à « Cheikh Google » qui, selon Rawda, « ne propose que des bribes d’information disséminées sur différents sites, notamment YouTube. » Alors, que vont trouver les internautes sur la plateforme ? « Nous voulons répondre aux besoins des musulmans en termes de savoir, à commencer par le minimum de ce que chaque musulman doit savoir sur sa religion. » Et l’initiative porte ses fruits : Rawda compte déjà 1 500 utilisateurs et complète régulièrement son catalogue de cours. Prochaine étape : un module consacré au Tafsir du Coran en français, « car l’offre francophone sur le net est très pauvre alors que la compréhension du Coran devrait être une priorité », affirment les initiateurs de ce projet, qui proposent des abonnements démarrant à 9 euros par mois ou 59 euros par an, mais également des formules à la carte.