« L’accent sera mis sur la relance des relations bilatérales », a indiqué jeudi à la presse un porte-parole de la diplomatie pakistanaise, Mohammad Faisal. La visite fera suite à une invitation de M. Trump, a-t-il précisé.
Il s’agira de la première visite à la Maison Blanche pour l’ancien champion de cricket depuis son élection à la tête du Pakistan il y a presque un an.
Cette annonce intervient alors que sont en cours au Qatar des négociations sur l’Afghanistan entre représentants talibans et Américains. Le Pakistan est considéré comme un protagoniste majeur dans le conflit afghan.
Washington et Kaboul l’accusent de soutenir des groupes extrémistes armés comme les talibans afghans et leurs alliés du réseau Haqqani, à qui il fournirait des refuges dans ses régions frontalières avec l’Afghanistan.
Le Pakistan nie un tel soutien, arguant à l’inverse des énormes sacrifices humains et financiers consentis dans sa lutte contre le terrorisme.
Les Etats-Unis attendent aussi du Pakistan qu’il pousse les talibans à engager des pourparlers de paix directs avec le gouvernement de Kaboul, auxquels ils se refusent actuellement.
« Duplicité »
Début janvier 2018, Donald Trump avait accusé le Pakistan de « mensonges » et de « duplicité ». « Il abrite les terroristes que nous chassons en Afghanistan », avait-il lancé.
Quelques mois plus tard, il avait déclaré avoir annulé des centaines de millions de dollars d’aide au Pakistan parce qu' »il ne fait rien, rien du tout, pour nous ».
Selon des chiffres américains, le Pakistan a perçu plus de 33 milliards de dollars d’aide depuis 2002.
Cette aide avait été suspendue dans le passé, notamment en 2011 après le raid américain sur la ville pakistanaise d’Abbottabad qui avait coûté la vie au chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden.
Les Etats-Unis ont besoin de l’accès à l’espace aérien pakistanais et à ses routes d’approvisionnement vers l’Afghanistan, pays enclavé où ils conservent une présence militaire conséquente.
Par ailleurs, le Pakistan est le seul pays musulman à détenir la puissance nucléaire et Washington veut s’assurer qu’elle ne tombera pas aux mains d’extrémistes.
Imran Khan a souvent été comparé à Donald Trump dans le passé pour sa verve populiste et son goût pour les tirades sur Twitter. Il avait jugé avant son élection un tel rapprochement « ridicule ».
Mais il s’était dit prêt à travailler avec le président américain pour mettre fin à la « folie » qui règne en Afghanistan. « Cette guerre ne s’arrêtera que par la discussion », « la solution, ce n’est pas plus de bombes et de fusils », disait-il à l’AFP en février 2018.