dimanche 24 novembre 2024
17.1 C
Paris

Robert Ménard, le maire qui recense les musulmans de sa ville

Deviner la religion de quelqu’un à partir de son prénom ! C’est la conviction de Robert Ménard, le maire de Béziers, qui a affirmé avoir procédé à un fichage des enfants supposés musulmans dans les écoles de sa ville. Selon cette idée de l’allié du Front National, avoir un prénom arabe signifie être musulman. Les déclarations de Ménard ont provoqué un tollé national contre l’islamophobie. Encore une bataille à gagner pour les musulmans de France !

Fichage des musulmans : islamophobie quand tu nous tiens !

Invité au plateau de l’émission « Mots croisés » du 4 mai 2015 sur France 2, Robert Ménard est venu appuyer sa thèse selon laquelle il existe « un problème avec l’immigration » à Béziers. Pour mettre en avant le poids important de la communauté musulmane dans la ville, il déclare : « il y a 64,6 % des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles » . Mais d’où viennent ces chiffres, alors que la loi française interdit les statistiques ethniques ? Robert Ménard n’a pas froid aux yeux et déclare : « Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms, classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit, mais on le fait » . Le fichage des musulmans est ainsi assumé par le maire de Béziers ! Il commence à se sentir pousser des ailes pour oser recenser les enfants des musulmans et appuyer ses propos anti-islam. Mardi 5 mai, la mairie de Béziers a publié un communiqué pour démentir le fichage des musulmans et dire qu’elle « ne constitue pas et n’a jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de la ville« . Pourtant, c’est bien le maire de Béziers qui l’a affirmé !

Les organisations musulmanes s’indignent

L’Observatoire national contre l’islamophobie a exprimé son indignation envers un tel comportement venant d’un responsable censé défendre les intérêts de tous les citoyens de la République sans distinction. Cette organisation essaie de sensibiliser l’Etat pour « que ce ne soit pas uniquement l’Observatoire contre l’islamophobie ou d’autres organisations musulmanes qui portent plainte […] mais à l’Etat, avec les parquets, de prendre systématiquement en charge ces affaires » . L’Union des mosquées de France (UMF) a , elle aussi, exprimé son indignation « face à la décision choquante et condamnable du maire de Béziers ». Le Collectif contre l’islamophobie en France annonce des recours judiciaires à propos de ce fichage des musulmans. De sa part, la Ligue des droits de l’homme espère que le parquet de Montpellier, la Cnil et le préfet de l’Hérault répondent à cette mobilisation contre l’islamophobie en France.

Un tollé national

La classe politique semble rejoindre la vague des indignations. Sur Twitter, le Premier ministre Manuel Valls s’est exprimé : « Honte au Maire de Béziers. La République ne fait AUCUNE distinction parmi ses enfants ». Christiane Taubira, la ministre de la Justice a écrit : « L’esprit de 1939 est de retour, les mêmes vieux démons et ces balafres faites à la République. La même lâcheté sur des enfants« . Dans le sillage des politiques, plus de 22 000 internautes ont signé une pétition en ligne pour crier le fichage des musulmans. Suite au tollé national causé par les propos de Robert Ménard, une perquisition a été lancée à la mairie de Béziers. Le maire risque d’écoper cinq ans de prison et 300 000 € d’amende.

En 2014, Robert Ménard a exprimé sa volonté d’exclure les repas halal des cantines municipales de sa ville. Ce maire, toujours fidèle à ses traditions, ne cesse de stigmatiser la communauté musulmane et de considérer les musulmans comme des étrangers. Voilà encore un islamophobe à affronter dans une République laïque censée respecter tous ses citoyens et leur garantir la liberté du culte.

Source (ici)

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.
Quitter la version mobile