Des experts de l’ONU enquêtent sur une possible implication militaire des Emirats arabes unis dans le conflit en Libye, après des tirs de missiles en avril avec des drones de fabrication chinoise équipant l’armée émiratie, selon un rapport auquel l’AFP a eu accès lundi.
Les missiles air-sol utilisés sont de type Blue Arrow, notent dans ce rapport confidentiel les experts, qui ont étudié des photos de fragments de ces armes après leur utilisation les 19 et 20 avril dans la banlieue sud de Tripoli.
Ces missiles sont en dotation dans trois pays – Chine, Kazakhstan et Emirats arabes unis – en étant couplés avec le drone de fabrication chinoise Wing Loong.
« Le groupe d’experts enquête sur l’utilisation probable de variantes du drone Wing Loong par l’ANL », l’autoproclamée Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, « ou par une tierce partie en soutien de l’ANL », précise le rapport. Il est « presque certain » que ces missiles n’ont pas été fournis directement par le fabriquant ou par la Chine à la Libye, ajoutent les auteurs.
Les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Egypte sont considérés comme les plus grands soutiens du maréchal Haftar qui a lancé depuis le 4 avril une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli. Jeudi, les Emirats ont encore affirmé que la lutte contre « l’extrémisme et le terrorisme » devait être une priorité en Libye.
Abou Dhabi, qui a une politique de tolérance zéro envers les mouvements de l’islam politique (notamment les Frères musulmans), estime que de nombreuses milices de Tripoli et de l’ouest libyen en général en sont proches.
Dans leur document remis récemment au Conseil de sécurité, les experts de l’ONU soulignent que le recours aux drones Wing Loong s’apparente à un non-respect de l’embargo sur les armes décrété en 2011 pour la Libye, avec « un système d’armes présumé jamais vu jusqu’alors » dans ce pays.