Ce jeudi, Benoît Hamon était en meeting à Montreuil. Surnommé « Bilal » par la droite, qui l’accuse de complaisance vis-à-vis de l’Islam, là où les autres candidats à la présidence française s’étaient tour à tour offusqués d’être affublés d’un prénom arabe — on se souvient d’« Ali Juppé » ou encore de « Farid Fillon » et même de « Djamel Macron » —, Benoît Hamon a décidé de se différencier de ses concurrents. A ceux qui critiquent la vision de la laïcité du socialiste, ce dernier n’a pas cherché à se cacher derrière de longs discours. Après tout, Benoît Hamon respecte comme personne la loi de 1905, bien loin de la conception dévoyée de Manuel Valls. Ce « nouveau nom de baptême », il ne s’en désolidarise pas. Mieux, Benoît Hamon en a profité pour dénoncer la tradition « raciste, xénophobe, antisémite, islamophobe » de l’extrême droite française. C’est donc à la surprise générale que, au lieu de couper court à la campagne de déstabilisation qui le vise, Benoît Hamon a affirmé : « Je suis fier qu’ils m’appellent Bilal, et je serais fier aussi qu’ils m’appellent Eli, David, peu importe, mais tous ces noms qu’ils détestent, eux les antisémites, eux les racistes, à qui nous ne laisserons ni la France ni la République. » Et les supporters de celui qui a recueilli plus de 36 % des suffrages lors de la primaire de la gauche ont apprécié. Tous se sont levés pour crier, de concert, « Bilal, Bilal ! »