« Nos soldats ne sont pas des assassins. Ils agissent contre des assassins et j’espère qu’un moyen sera trouvé pour trouver la juste mesure entre l’acte et le contexte dans son ensemble », avait déclaré Benyamin Netanyahu en avril dernier. Le Premier ministre israélien faisait alors référence au procès d’un soldat israélien qui avait tué un Palestinien en Cisjordanie, alors que ce dernier était au sol. Ce mercredi 4 janvier, le tribunal militaire de Jaffa rendait son verdict dans l’affaire, qui impliquait le sergent Elor Azaria, un infirmier de l’unité d’élite « Kfir. » Le 24 mars 2016, c’est ce dernier qui avait alors achevé d’une balle dans la tête, à bout portant, un Palestinien immobilisé au sol car grièvement blessé. Accompagné d’une bonne dizaine de militaires qui entouraient le Palestinien, Elor Azaria avait alors tiré, et avait justifié son geste en estimant que l’homme avait pu dissimuler un explosif sur lui. Mais après le tir, le militaire avait indiqué à ses collègue que « le terroriste méritait de mourir. » Preuve que la légitime défense n’avait pas lieu d’être retenue.
Un ministre demande la grâce du militaire
D’ailleurs, lors du procès, la brigade de l’accusé, le bataillon et ses commandants ont été appelés à la barre pour témoigner. Selon eux, il n’y avait aucune chance que le terroriste ait été armé d’explosifs. Le procureur militaire, le lieutenant-colonel Nadav Weissman, a évoqué lors de ce même procès les mensonges d’Elor Azaria, qui n’a cessé de « contredire sa version des faits. » La vidéo, diffusée après les faits, avait choqué jusqu’à l’ONU, qui avait alors parlé d’un acte « horrible, immoral et inique. » Mais le militaire a, depuis, bénéficié de nombreux soutiens, notamment politiques. Comme celui du député Bezalel Smotrich, qui a affirmé qu’« un terroriste qui essaie d’assassiner des juifs mérite de mourir. » Rien n’y aura fait : les juges ont reconnu Azaria coupable à l’unanimité. Une nouvelle fois, les politiques soutiennent le coupable : Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense, a évoqué un « jugement difficile », mais a affirmé qu’il fallait « le respecter. » Plus virulent, le ministre israélien des Transports, Israel Katz, a demandé la grâce pour Azaria. Même réaction pour le ministre de l’Education Bennett. L’avocat du militaire a assuré qu’il ferait appel de la décision du tribunal.